L'Europe est actuellement la proie de toutes les incertitudes politiques et économiques. L'idée républicaine ne séduit plus les Néerlandais qui redécouvrent leur famille royale. Un regain d’intérêt qui n’est pas anodin.
À l’approche de la Fête du Roi, célébrée le 26 avril 2025, une tendance se confirme : les Néerlandais redécouvrent les vertus de leur monarchie. Selon l’enquête annuelle réalisé par l’institut EenVandaag, le soutien à la monarchie des Nassau est en nette hausse : 59 % des personnes interrogées souhaitent aujourd’hui le maintien de l’institution royale.Soit neuf points de plus comparé à la même enquête réalisée en 2024.
Ce regain d’intérêt n’est pas anodin. Dans un contexte international marqué par les tensions géopolitiques, la montée des populismes et la fragilité des démocraties électives, la monarchie apparaît plus que jamais comme un rempart de stabilité, d’unité et de continuité. « La monarchie n’est peut-être pas démocratique dans sa forme, mais elle protège notre démocratie dans son fond », explique d’ailleurs un des participants à cette étude.
Le roi Willem-Alexander, figure rassurante d’un État au-dessus des partis
Le roi Willem-Alexander, 57 ans, souvent critiqué ces dernières années, semble regagner progressivement la confiance de ses concitoyens. Sa stature de souverain neutre, éloigné des querelles partisanes, séduit de plus en plus. Ils sont désormais 57 % à lui accorder leur confiance, contre 53 % l’an dernier. La reine Máxima, quant à elle, conserve une popularité stable, atteignant les 60 %. Le couple royal semble désormais vu comme un atout diplomatique et un point d’ancrage dans une société bousculée. La monarchie, loin d’être un simple ornement, incarne une continuité nationale qui rassure.
Si la République est souvent perçue comme une alternative démocratique, elle peine à fédérer. Pour beaucoup, le modèle républicain évoque l’imprévisibilité, voire l’instabilité, surtout à travers l’exemple américain. Le retour de Donald Trump à la présidence des États-Unis agit comme un électrochoc pour une partie de l’opinion néerlandaise. « Dans une république, il est presque certain que le président sera une figure clivante. Ce serait un cauchemar si quelqu’un comme Trump dirigeait ici », affirme un autre sondé. « Alors oui, je préfère encore un prince ennuyeux, mais formé à régner. », ajoute-t-il.
Longtemps plus sceptiques, les jeunes de moins de 35 ans semblent eux aussi revoir leur jugement. Ils sont désormais majoritairement favorables à la monarchie, alors qu’ils étaient historiquement plus en retrait. Une évolution qui témoigne d’un retour aux fondamentaux, mais aussi d’un besoin de repères stables dans une époque trouble.
La princesse Catharina-Amalia, la promesse de demain
Dans ce contexte, la princesse héritière Catarina-Amalia, incarne l’avenir avec sérénité. À seulement 21 ans, elle est déjà perçue par ses compatriotes comme apte à assumer son rôle futur de souveraine par 61 % des sondés (contre 50 % l’an dernier). Son éducation, sa discrétion et sa préparation à la tâche royale inspirent confiance. « Elle a été élevée dans un esprit de devoir et de service. Contrairement aux politiciens, elle ne cherche pas à séduire, mais à représenter », souligne un spécialiste des familles royales.
Alors que les démocraties vacillent et que les repères se brouillent dans toute l'Europe, la monarchie néerlandaise confirme sa place dans le cœur des citoyens : une institution vivante, enracinée, et porteuse de stabilité pour l’avenir.
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