C’est un éternel débat en Roumanie depuis la chute du régime de Nicolae Ceaucescu en 1989. Faut-il restaurer la monarchie afin de retrouver que le pays puisse retrouver une meilleure stabilité politique ? C’est la proposition que vient de faire, une nouvelle fois, l’ancien ministre des Affaires étrangères, Cristian Diaconescu, alors que le pays est de nouveau plongé dans une crise politique importante. Face à cette situation, la princesse Margareta a demandé aux partis politiques de prendre leurs responsabilités et de ne pas hésiter à changer la constitution. Un prochain pas vers le retour de l’institution royale ?
« Une monarchie constitutionnelle aurait mieux géré notre crise politique que l'actuel dirigeant. Le retour d’une monarchie constitutionnelle peut garantir un parlement fort et de fait, celui-ci sera en mesure de soutenir un gouvernement doté de pouvoirs importants. ». Dans une interview récemment donnée à Newsweek, Cristian Diaconescu, ancien conseiller à la présidence et brièvement ministre des Affaires étrangères ,a annoncé qu'il allait demander une révision de la Constitution afin d'y introduire le retour de la monarchie en Roumanie, seul moyen selon lui de mettre un terme à la crise qui secoue une nouvelle fois la Roumanie. « C’est en analysant les discussions actuelles sur la forme constitutionnelle que doit prendre prochainement et à l’avenir la Roumanie que nous avons pris cette question au sérieux. Nous allons sérieusement promouvoir un changement dans la constitution afin de pouvoir permettre à notre pays de retrouver sa monarchie constitutionnelle » a expliqué le leader du Parti Mouvement populaire (Partidul Mișcarea Populară /PMP), une formation qui possède une forte assise locale et deux députés européens.
Citant en exemple le Royaume-Uni, la Belgique et les Pays-Bas qui ont connu des crises similaires, « l’institution royale a permis à leurs pays respectifs de se maintenir grâce au souverain » poursuit le président du PMP qui pense que l'adhésion de la population à l'idée d'une monarchie constitutionnelle augmenterait si l'utilité de cette institution était mieux expliquée. Selon les derniers sondages, 30% des roumains soutiendraient le retour de la monarchie abolie illégalement par un coup d’éTat pro-soviétique en décembre 1947.
« Il ne s'agit pas d'échanger une élite contre une autre du jour au lendemain. C'est un fonctionnement institutionnel, opérationnel, avec des bases constitutionnelles claires, y compris en situation de crise. C’est une nécessité tant nous avons tous, désormais, le sentiment que la Roumanie n'est dirigée par personne » insiste Cristian Diaconescu qui a été rejoint par de nombreux députés (notamment du Parti national-libéral) sur cette proposition. Parallèlement, la princesse héritière Margareta qui jouit de privilèges et d’un statut comparable à un chef d’état s’est invitée dans le débat institutionnel. Elle a appelé les principaux partis concernés à la « responsabilité nationale » et à « un large dialogue nationaL » sur les « obstacles constitutionnels » qui empêchent le système politique roumain de fonctionner « correctement ». « Nous ne pouvons pas attendre de nos proches partenaires qu'ils nous prennent au sérieux si nous passons des mois sans gouvernement et si les ministres ne font qu’aller et venir tous les mois. Nous devons nous attendre à ce que les électeurs rejettent ces politiciens qui flirtent avec le populisme comme les élus actuels qui ne leur offrent plus rien » a ajouté la fille du roi Michel Ier devant un parterre de diplomates et ministres étrangers reçus au Palais Elizabeth.
« Nous ne devons pas hésiter à changer la constitution : la plupart des principaux partenaires européens non seulement en parlent tout le temps, mais mettent régulièrement en œuvre des amendements constitutionnels. Nous ne devons pas non plus nous abstenir d'exiger que nos politiciens soient incorruptibles, mais aussi agir avec un sens de la responsabilité nationale. Ce n'est pas seulement une aspiration à un idéal ; c'est une exigence absolue » a ajouté la curatrice du Trône qui appelle clairement à un retour de l’institution légitime : la monarchie ! « Mon Père a mené une vie dans laquelle il n'a jamais fait de compromis sur les principes qui lui étaient chers, mais n'a également jamais considéré aucun devoir comme étant au-dessous de sa dignité, s'il aidait sa nation. Je suis déterminé à continuer sur ses traces » a martelé la prétendant au trône dont le destin dépend des députés du parlement. Lesquels ont souvent agité l’idée monarchique pour leurs propres intérêts personnels. Jusqu’aux plus hautes autorités gouvernementales. En dépit d’une nostalgie pour la monarchie largement réhabilitée, de la présence de mouvement monarchistes et de soutiens affichés d’élus, toutes les tentatives de restauration de la royauté ont échoué en Roumanie.
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