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La princesse Margareta, un plaidoyer pour l'UE et l'OTAN

La princesse Margareta de Roumanie plaide pour l’unité et le renforcement des alliances avec l'Union européenne et l'Otan lors de la réception annuelle du corps diplomatique au Palais Elisabeth.

Comme chaque année, le Palais Elisabeth a ouvert ses portes au corps diplomatique accredité à Bucarest, perpétuant une tradition initiée au XIXe siècle sous le règne du roi Carol Ier. Cette année, la réception a pris une tonalité particulière. L’héritière au trône, Sa Majesté, la princesse Margareta, Gardienne de la Couronne de Roumanie, 75 ans, s’est exprimée sur les enjeux majeurs auxquels fait face son pays et l’Europe.

Une année marquée par les tragédies

« La tradition de la réception annuelle dédiée au corps diplomatique remonte au XIXe siècle, à l'époque du roi Carol Ier, et a été reprise par mon père, le roi Mihai (Michel), après la chute du régime communiste », a rappelé la princesse en préambule de son discours, avant d’adresser un message de remerciements à ses invités.

Le discours s’est rapidement orienté vers les défis internationaux qui ont marqué l’année 2024, notamment la poursuite de la guerre en Ukraine qui menace l’intégrité des frontières de la Roumanie. «(..) L'invasion de l'Ukraine par la Russie s'est poursuivie [tout au long de ces derniers -ndlr] sans relâche, avec des attaques à la roquette, des bombes et d'autres armes barbares qui se sont abattues sur nos voisins. ». La princesse a souligné avec fierté le rôle de la Roumanie dans ce contexte, rappelant le soutien constant de son pays à Kiev, aussi bien militaire qu’humanitaire. « La Roumanie reste déterminée à contribuer encore davantage à la sécurité collective. », a-t-elle ajouté.

Réception du corps diplomatique au Palais Elisabeth @©Daniel Angelescu, Casa Majestății Sale

Un plaidoyer pour l’UE et l’OTAN

La princesse Margareta a ensuite pris position face à des discours eurosceptiques ou anti-OTAN qui gagnent du terrain dans le débat public roumain. « Jamais dans son histoire moderne la Roumanie n'a bénéficié d'un niveau de sécurité plus élevé et de meilleures conditions de prospérité économique qu'aujourd'hui, en tant que membre à part entière de l'Union Européenne et de l'OTAN », a-t-elle affirmé fermement. Elle a mis en garde contre les discours populistes qui prétendent que la Roumanie pourrait mieux s’en sortir seule : « Tout homme politique qui suggère que la Roumanie pourrait prospérer en dehors de ces institutions ne fait que condamner notre nation à la pauvreté et à la servitude. »

La princesse a également rappelé les efforts entrepris par la Couronne, notamment dans les années 1990, pour convaincre les partenaires occidentaux du rôle légitime de la Roumanie au sein de la famille européenne. « Nous ne devons pas permettre que l'immense acquis de l'intégration de la Roumanie soit compromis ou remis en cause. », a déclaré la fille du roi Michel qui réclame que les autres nations occidentales traitent d’égal à égal avec la Roumanie.  

La princesse Margareta @©Daniel Angelescu, Casa Majestății Sale

L’ingérence étrangère et les défis électoraux

Autre sujet d’inquiétude mis en avant : les ingérences étrangères dans le processus électoral, un phénomène qui touche plusieurs pays démocratiques. La princesse a salué les initiatives de l'Union européenne pour réguler les plateformes de médias sociaux durant les élections, tout en insistant sur l’urgence pour les gouvernements de renforcer leur vigilance. « Il est essentiel que nos processus électoraux soient aussi transparents que possible et que nous rejetions les mensonges tels qu’ils sont conçus. », a rappelé la princesse.

La Moldavie et la Roumanie ont été récemment appelé à renouveler respectivement leur classe dirigeante lors de scrutins entachés par des suspicions de fraudes organisées par la Russie du Président Vladimir Poutine comme le rôle trouble et ambigu de Bruxelles tout aussi intrusive dans ces élections. Des élections marqués par la montée des partis d’extrême-droite (pro-russes et anti-européens), reflet actuel du sentiment d’une partie des Roumains et des Moldaves. A diverses reprises, Sa Majesté la princesse Margareta n’a pas hésité à prendre des positions publiques contre la Russie. Un pays, anciennement Union soviétique, qui a jadis occupé son pays et l’a transformé en dictature communiste ( 1947-1989) en lieu et place de la monarchie légitime.

Salle de réception du Palais Elisabeth @©Daniel Angelescu, Casa Majestății Sale

Un élan de solidarité et de confiance

Malgré les difficultés, la princesse a tenu à transmettre un message d’espoir et de confiance en l’avenir. Elle a salué l’unité manifestée par les Roumains face à la situation difficile que vit Moldavie (au carrefour des tensions géopolotiques avec les républiques sécessionistes de Transnistrie et de Gagouazie) et l’esprit de solidarité entre les deux nations à l'histoire et au destin commun. Amélioration des conditions de vie des Roumains, du système de santé , la curatrice du Trône a demandé aux autorités locales de tout mettre en œuvre pour les Roumains et de remettre à l’équilibre le développement économique du pay.

Enfin, la princesse Margareta a conclu en remerciant les diplomates pour leur travail au quotidien : « Vous êtes la preuve vivante que rien ne remplace le contact humain, la présence physique et l’expérience de découvrir un pays sur place. »

La Roumanie, fidèle à ses alliances et déterminée à renforcer sa position sur la scène internationale, reste, selon la princesse, un partenaire fiable et une nation forte face aux défis de notre temps.

Copyright@Frederic de Natal

Date de dernière mise à jour : 13/12/2024

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