«Je me rends compte que ceux qui participent à ce projet, comprennent plus clairement les raisons d'avoir une monarchie, un roi et une famille royale à la tête de l’état». Destitué de son titre d’héritier au trône de Roumanie dans des circonstances troubles, (le prince) Nicolas Medforth-Mills a récemment créé une association qui porte son nom. Le 16 juillet, il a accordé une interview au journal local de Cluj et il est revenu sur ses futurs projets, ses espoirs d'une monarchie restaurée, ce poids de l’histoire qu’il porte sur ses épaules et sa prochaine paternité.
Tout a été dit, écrit ou son contraire sur cette destitution qui a surpris la Roumanie. Le 1er août 2015, la maison royale de Roumanie annonce subitement aux roumains et à leurs partisans que le prince Nicolas est exclu de la succession au trône. La machine médiatique s’emballe rapidement et tous tentent de trouver la ou les raisons qui ont mené le roi Michel Ier à prendre cette décision que la dynastie continue de payer encore aujourd’hui. Le début d’un long feuilleton familial qui atteint son paroxysme deux ans plus tard alors que son grand-père se meurt. «Je me rends compte que ceux qui participent à ce projet, comprennent plus clairement les raisons d'avoir une monarchie, un roi et une famille royale à la tête de l’état». Les relations demeurent encore et toujours tendues entre ce descendant de la reine Victoria et du roi Christian IX du Danemark et le reste de la maison royale de Roumanie mais Nicolas (ou Nicholas) Medforth-Mills est fermement décidé à avancer, faisant fi des critiques et des polémiques. En 2019, il a annoncé la création de sa propre organisation non gouvernementale, «L’Association Prince Nicolas» et explique qu’il «entend poursuivre la mission de ses ancêtres, les rois et reines de Roumanie qui se sont succédés, avec tous ses compatriotes qui sont désireux de s'impliquer pour l'avenir du pays».
Une association qui laisse circonspect les roumains qui suspectent le prince d’œuvrer aussi en faveur de la restauration de la monarchie pour son propre compte. La succession au trône est exclusivement féminine et bien des monarchistes font part de leurs inquiétudes vis-à-vis de l’avenir de la maison royale très concentrée autour d’une seule personne, la princesse Margareta, curatrice du trône et fille aînée du roi Michel Ier. «La crise du Covid-19 retarde nos activités mais je suis heureux des débuts de mon association qui sont prometteurs et de l’intérêt qu’elle suscite» affirme le prince. «Notre projet de promotion de l’histoire de la monarchie dans les écoles a reçu des retours très positifs» se félicite Nicolas Medforth-Mills qui espère ainsi «interagir avec les jeunes roumains». Il a 7 ans quand il débarque avec ses grands-parents à Bucarest, en avril 1992. Face au jeune homme, un demi-million de roumains sont venus acclamer le roi Michel Ier, renversé dpar les communistes en 1947. Bien que désormais éloigné des marches du trône, il reste populaire chez les roumains. Lors d’une précédente interview en 2008, il se déclare même prêt à assumer le rôle pour lequel il a été éduqué si les roumains le souhaitent. Au journaliste du quotidien de Cluj qui l’interroge sur le sujet, il n’hésite pas à dire que ce projet qu’il a initié en faveur de la monarchie a «un impact très positif et considérable sur les collégiens et lycéens». «Je pense que le fait que je sois le descendant des rois de Roumanie doit beaucoup jouer aussi et cela leur permet d’avoir l’occasion de se confronter indirectement à l’Histoire» poursuit–il. «Ce projet de l'histoire de la monarchie roumaine se contextualise bien et je me rends compte que ceux qui y participent, comprennent plus clairement les raisons et les avantages d'avoir une monarchie, un roi et une famille royale à la tête de l’état ». Mais quelle monarchie ? «Constitutionnelle, une opportunité pour les jeunes générations» affirme Nicolas Medforth-Mills qui dit avoir «conscience qu’il est un symbole». «En recevant ce titre de prince héritier, j'ai accepté de servir de toutes mes capacités la Roumanie, et cela me conduira certainement à diriger un jour une institution que j’espère voir éclore de nouveau et dans un temps proche» assure-t-il au journaliste.
La monarchie n’est pas son seul dada. Il est soucieux des problèmes environnementaux qui touchent son pays. «Avec le projet Codrii de Mâine, j’ai l’intention de planter un million d’arbres afin de reboiser les zones touchées par les inondations » continue d’expliquer le prince qui tente de rassembler des journalistes, agents de voyages, blogueurs et influenceurs sous son aile. De prince héritier déchu, Nicolas Medforth-Mills s'est mué en VRP de la Roumanie. Son objectif est avoué, faire connaître son pays et exporter l'image de celui-ci à l’international alors que la Roumanie connaît «une période instable et difficile». «Ceux qui participent au reboisement ne sont pas seulement des enfants ou des adultes ou des personnes âgées, mais une communauté d'âges différents qui s'associent pour un effort commun. Touchant les arbres, touchant le sol, ils commencent à comprendre la gravité du problème. Indirectement, mon projet éduque une communauté et la fait évoluer, pour se rendre compte qu'il faut commencer à prendre soin de la nature environnante» surenchérit le prince Nicolas qui longtemps vécu en Afrique.
«Je suis enthousiaste à l’idée d’être papa. Tous eux qui sont ou vont être sur le point de devenir parents savent que je parle d’un moment extraordinaire à vivre. Nous avons hâte d’élever notre enfants et de découvrir les joies de la parentalité» explique le prince Nicolas, déjà père d’une petite fille née hors-mariage, qu’il a reconnu après des mois de tergiversations et qui serait une des raisons de sa destitution. Un bonheur qui vient après un autre. Il a épousé en 2017 Alina-Maria Binder, présentatrice de la télévision roumaine. Un mariage médiatisé, un conte de fées qui a fait rêver et fait chavirer tous les cœurs des monarchistes de tous les continents et tous pays. Le sexe de l’enfant n’est pas connu mais si c’est un garçon, il pourrait revenir sur le devant de la scène et pourquoi-pas retrouver sa place dans la succession au trône.
Pour l’instant, l’ancien héritier au trône s’affaire et marque ses pas dans ceux de Michel Ier dont il garde un souvenir tendre et complice. «Nous devons être beaucoup plus unis, mettre de côté les intérêts individuels et nous concentrer sur ce qui est important. Nous devons penser globalement, agir localement, être unis, nous aider, développer nos produits dont on oublie souvent qu’ils ont la même qualité que les produits étrangers, soutenir nos exploitants. Nous deviendrons une société plus forte et notre niveau de vie s'améliorera. Soyons unis et pensons «glocal»» conclu le prince Nicolas, enthousiaste. Un futur roi de Roumanie que l'on voit de plus en plus dans les médias qui maintient de nombreux liens avec des maisons royales, régnantes ou exilées. Il lui appartient désormais d’écrire le prochain chapitre de ce pays des Balkans à l’histoire tumultueuse et dont le destin a été dessiné, un matin de 1848, dans les salons du Palais de l’Elysée.
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L'intégralié de l'interview est à retrouver ici : https://www.facebook.com/groups/monarchiste/