« Les jeunes, inquiets du chaos moral que pourrait entraîner la cristallisation des passions au sein des luttes politiques actuelles, pensent qu'il est désormais indispensable de s'unir autour de l’idée et de la sagesse du Trône (…) ». Elle est la curatrice du trône de Roumanie et continue de recevoir diplomates au Palais Elizabeth comme dernièrement ceux de la Tunisie et du Japon. La princesse Margareta, fille du roi Michel Ier, a même prononcé un discours au sein du parlement pour le 103ème anniversaire de l’union de la Bessarabie avec son pays. Dans l’ombre de cette république couronnée où la prétendante au trône jouit de pouvoirs quasiment régaliens, les monarchistes se réorganisent et viennent de lancer l’Asocia?ia Tineretului Regalist (« l’Association des jeunes royalistes ») afin de « fédérer les jeunes roumains autour de l'attachement aux valeurs pérennes de la Couronne de Roumanie ». Le retour de la monarchie, une idée qui unit presque la moitié des roumains aujourd'hui mais qui dépend du bon vouloir des partis politiques actuels.
« Il y a 75 ans, sous le règne de Sa Majesté le roi Michel I, naissait l’Association des jeunes royalistes. Fondée le 30 mai 1946, l'association s'est fait connaître du Souverain par le biais d'une lettre signée par le président et le secrétaire général de l'Association. Ils annonçaient au monarque que la jeunesse croyait nécessaire de s'unir autour de la sagesse du trône, représentation inébranlable de notre identité nationale. Un an plus tard, le royaume de Roumanie est entré dans les ténèbres de la dictature communiste. Le roi a été contraint d'abdiquer et l’Association des jeunes royalistes a cessé ses activités ». C’est par les réseaux sociaux (Facebook, Twitter, You Tube...) que l’Asocia?ia Tineretului Regalist (l’Association des jeunes royalistes) a annoncé sa renaissance. Une courte vidéo où R?zvan Apetrei, soliste et chef d’orchestre du Chœur Royal de 33 ans, a présenté cet énième avatar du monarchisme roumain qui reste néanmoins très divisé idéologiquement. Photos, documents, témoignages d’époque (comme avec l’intervention de Dinu Zamfirescu qui avait manifesté contre les communistes le 8 novembre 1945), se succèdent et témoignent de l’attachement des roumains à une Maison royale qui est reconnue d'utilité publique depuis l’accord signé en 2011 avec le gouvernement roumain. « Les jeunes royalistes d'aujourd'hui, désireux de raviver l'esprit d'action des jeunes sous le règne du roi Michel Ier, se sont unis pour rétablir l'Association royaliste des jeunes, visant à unir les jeunes Roumains autour de l'attachement aux valeurs pérennes de la Couronne de Roumanie » explique R?zvan Apetrei. « La demande a été présentée à Sa Majesté la reine Margaret, dépositaire de la Couronne roumaine, via'une lettre signée par les membres fondateurs de l'association. Notre annonce a été reçue par Sa Majesté avec un vif intérêt » peut-on lire dans le communiqué officiel du mouvement.
« Dans un esprit de continuité avec les fondateurs de la première Association royaliste des jeunes, qui visait à renforcer le patriotisme, la royauté, la démocratie et la tolérance entre les jeunes et la société dans son ensemble, nous, les membres de l'Association, voulons encourager l'engagement civique des jeunes et de tous ceux qui se soucient du bien commun ». Dans les rangs de cette nouvelle association qui compte déjà des centaines de membres, on retrouve l’étoile montante de l‘Association Nationale pour la Restauration de la Monarchie (ANRM), Tudor R. Vi?an-Miu, francophone et auteur de divers ouvrage, qui a été le président de sa section jeunesse durant 3 mandats (2014-2019). Habitué des plateaux de télévision, ce jeune homme de 26 ans a toujours brillé par la tenue de ses discours en faveur de la monarchie. Agréé par les autorités roumaines depuis le 20 janvier dernier, ce nouveau mouvement est uniquement ouvert aux jeunes de 18 à 35 ans intéressés par l’idée monarchique et qui au-delà de cet âge seront basculés sur le mouvement ANRM, né en 2012 sur les cendres fumantes d’un PNTCD qui a échoué à restaurer la monarchie alors qu’il était au pouvoir au début du millénaire. Elle vise à « fédérer les jeunes roumains autour de l'attachement aux valeurs pérennes de la Couronne roumaine » et ne fait pas mystère de son soutien à l’ancien prince Nicolas Medfoth-Mills, destitué de ses titres en 2015 suite au souhait du roi Michel Ier et qui reste très populaire parmi les jeunes roumains. Une affaire qui continue d’empoisonner les relations du milieu monarchiste roumain.
« L'horizon de notre activité est étroitement lié à la morale basée sur la retenue, la générosité, l'altruisme, la cohérence et l'honnêteté. Nous pensons que nous avons besoin d'exemples de loyauté, de courage, d'intégrité, de sérieux et de modestie, que l'on retrouve dans l'engagement des souverains roumains et de l'élite formée dans l'esprit d’une Roumanie royale unie. Nous constatons que la vie publique de la Roumanie royale d'hier et de demain est inextricablement liée à ces qualités » conclut le communiqué. Selon divers sondages (dont celui daté de 2016 et de 2018), en cas de référendum sur le retour de la monarchie, maintes et maintes fois promis par différents partis politiques, seuls 30% des roumains voteraient réellement pour le retour du roi (ou de la reine) et 46% qui pensent que la monarchie a été un régime positif pour le pays.
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