British but so green !

Le fils de la reine Elizabeth II est sur tous les fronts durant cette pandémie de covid-19. Y compris sur celui de l’écologie, son «dada personnel». Moqué durant des décennies, il est devenu aujourd’hui un éco-prince incontournable. Dans un message personnel adressé aux britanniques, le prince de Galles, a exhorté ses concitoyens à ne pas oublier l’importance cruciale de la nature et de l’agriculture.

«British but so green» (Britannique mais si écologiste). Tel est la phrase qui pourrait résumer le mieux le prince Charles de Galles, engagé depuis des années dans un combat pour la préservation de notre éco-système et du développement de l’agriculture. « Je veux consacrer le reste de ma vie à défendre la nature » avait annoncé le fils de la reine Elizabeth II, lors d’une interview au Figaro en 2017. Charles III ou George VII, le futur règne à venir du prince de Galles sera assurément teinté de vert et dans les pas de son père, le duc Philipp d’Edimbourg, ancien président du Fonds mondial pour la nature, le WWF. Charles entend sensibiliser ses concitoyens aux enjeux de demain. « La nourriture ne se fait pas par magie. Si les dernières semaines ont prouvé quelque chose, c'est que nous ne pouvons pas le tenir pour acquis. Dans ce pays, 80 000 agriculteurs produisent nos besoins en nourriture - des Fells of Cumbria aux terres arables et potagères d'East Anglia; des montagnes galloises aux villages de pêcheurs écossais; des champs laitiers de Cornouailles et d'Irlande du Nord aux vergers du Kent. Jour après jour, ils travaillent pour produire de la nourriture - pour nous. Et nous leur devons une énorme dette de gratitude» a rappelé le prince dans son discours.

Il y’a deux ans, il a publié un livre–manifeste , «Climate change», en pleine COP21, co-écrit avec divers experts de la cause environnementaliste.Et une nouvelle fois de dénoncer «les effets horrifiants de la pollution sous toutes ses formes ». Raillé durant des années pour s’être passionné pour cette cause, « avec ses idées loufoques de baba cool », le prince Charles apparaît désormais comme l’un des membres du Gotha le plus avant-gardiste sur la question de la défense de l’environnement, un précurseur même. Ses résidences comme celle de Highgrove ou Clarence House sont devenus des laboratoires à ciel ouvert. Ici on a banni depuis 1988, l’utilisation des aérosols et on recycle l’eau. Ses exploitations agricoles sont même citées comme étant des « modèles d’exploitation de la bio-diversité à suivre ». Il a d’ailleurs lancé un programme intitulé «Programme du prince pour la résilience du secteur fermier » qui propose «des mesures de soutien aux petites exploitations familiales agricoles », durant 5 ans, afin d’assurer leur pérennité dans le royaume alors que leur nombre est en décroissance.

«Je sens que plus de gens, qu'ils soient dans les villes ou à la campagne, remarquent et apprécient la nature d'une manière qu'ils n'avaient pas réalisés auparavant. Grâce au travail de mon association « Prince’s Trust et de Youth United », par exemple, je vois quel point les jeunes, en particulier, veulent jouer leur rôle et marquer leur différence en ces temps de besoin national » s’est félicité le prince Charles qui est décidément un touche à tout. Il a multiplié les fermes agricoles expérimentales dans tout le royaume, et dont les rendements permettent le reversement de millions d’euros à des associations caritatives diverses. Sa marque « Duchy Originals » figure désormais en bonne place sur toutes les tables des anglais. C’est un lobbyste affirmé. Il ne s’en cache pas et surprend même par sa popularité auprès des «millénials» étonnés d’apprendre que c’est encore lui qui a permis de sauver les cheptels entiers de brebis des Hébrides ou les vaches Shetland . «Soyons fiers de consommer Grande Bretagne» a renchéri le prince de Galles.

«Lorsque nous sortirons de cette pandémie, comme nous le ferons sûrement, il me semble que nous devons tirer quelques leçons : de l'importance cruciale de la nature pour notre bien-être et notre existence même. Après la souffrance et l'altruisme dont nous sommes les témoins, il est évident que désormais nous devons tirer un trait sur le passé et innover pour notre futur. C'est un moment historique que nous vivons » a déclaré le fils aîné de « The Queen ». En janvier dernier, au forum économique mondial de Davos, il a prononcé un discours alarmiste devant les « grands de ce monde » avant de s’entretenir avec eux. «Les industries et les usines spécialisées dans la chimie polluent les rivières et les bouchent avec des substances toxiques (…). À quoi bon tout l'argent généré dans le monde en continuant de faire des affaires comme si de rien n'était, en ne changeant rien si ce n'est guetter qu'il ne brûle pas dans des conditions catastrophiques » a averti le futur roi d’Angleterre, avant de rencontrer en marge du sommet, la jeune pasionaria controversée Greta Thunberg. «J 'ai besoin de votre aide et de vos compétences pratiques pour nous assurer que le secteur privé nous conduise hors d'atteinte de la catastrophe où nous nous précipitons » a plaidé le prince qui a lancé récemment, «sa plateforme Sustainable Markets Initiative, destinée à encourager le secteur privé à privilégier des moyens plus écologiques de soutenir la croissance » nous indique RTL.

« Engageons-nous donc tous à reconstruire en mieux et ne perdons pas de vue le plus grand multiplicateur de menaces : le réchauffement climatique et son symptôme le plus évident, le changement climatique. Changeons nos modes de vies, en travaillant étroitement ensemble pour relever tous ces défis. Engageons-nous à faire de ce monde précieux un endroit vraiment meilleur » a demandé aux britanniques et en toute humilité le descendant de la reine Victoria, désormais proche de ceindre la couronne de ses ancêtres.

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