Charles III : « Aucun d’entre nous ne peut changer le passé »

Le roi Charles III a exhorté les dirigeants du Commonwealth à faire preuve de solidarité et à aborder les questions délicates héritées du passé colonial avec recul, tout en appelant à une approche respectueuse et créative pour affronter les défis d’aujourd’hui, notamment le changement climatique.

C'est en pleine décolonisation que le Commonwealth a émergé sous l'égide du Royaume-Uni. Officiellement créée en 1949, cette organisation internationalement reconnue compte aujourd'hui 56 pays sous son aile, incluant même des pays africains francophones. Jusqu'à présent, ce sont les monarques britanniques qui ont tous occupé la position de Chef du Commonwealth. C'est donc à ce titre que le roi Charles III, 75 ans, s'est rendu aux Samoa le 25 octobre. "Le Commonwealth a toujours été très important pour ma chère mère, feue la reine. Son engagement envers vous tous, comme celui de mon grand-père, le roi George VI, avant elle, est celui qui a contribué à façonner ma propre vie aussi longtemps que je me souvienne.", a déclaré le souverain dès les premières minutes de son discours, s'inscrivant dans un principe de continuité. 

Charles III ne renouvellera pas ses excuses pour le passé colonial du Royaume-Uni

Très attendu, ce sommet intervient dans un contexte de demandes croissantes de réparations pour les crimes et exactions perpétrés durant la période du commerce triangulaire, un sujet sensible qui a récemment fait l’objet de discussions diplomatiques en amont du sommet entre représentants du Commonwealth. Appelant les dirigeants à " trouver les bonnes méthodes et le bon langage " pour aborder les problèmes découlant de cette question, le roi Charles III a insisté sur la nécessité de comprendre l’histoire pour guider les choix futurs. "Aucun d’entre nous ne peut changer le passé. Mais nous pouvons nous engager de tout notre cœur à en tirer les leçons et à trouver des moyens créatifs de corriger les inégalités qui perdurent. (...) Notre cohésion exige que nous reconnaissions d’où nous venons. ", a-t-il ajouté, en écho aux préoccupations de certains pays qui réclament un mémorandum sur ce sujet clivant. Récemment, le gouvernement britannique du Premier ministre Keir Starmer a réaffirmé sa position en excluant toute compensation financière à qui que ce soit. " (...) Choisissons au sein de notre famille du Commonwealth le langage de la communauté et du respect, et rejetons le langage de la division.", a martelé le roi Charles III qui n'a pas renouvelé ses excuses pour le passé colonial comme il l'a déjà fait précédemment au Kenya (2023) . 

Le monarque britannique appelle à faire front commun contre le réchauffement climatique

Le monarque s'est également et longuement attardé sur les défis du changement climatique, qui affecte particulièrement les États insulaires du Commonwealth menacés par l’élévation du niveau de la mer. Tempêtes dévastatrices des Caraïbes, inondations en Afrique de l’Est, et les incendies au Canada sont des signes alarmants pour le roi Charles III engagé dans la lutte contre le réchauffement climatique.  " Rien que cette année, nous avons été témoins de tempêtes terrifiantes dans les Caraïbes, d’inondations dévastatrices en Afrique de l’Est et de feux de forêt catastrophiques au Canada. ", a déclaré Charles III, rappelant que de nombreuses personnes ont perdu la vie au cours de ces catastrophes.  "Je ne peux qu’encourager les pays à agir, avec une détermination sans équivoque, pour enrayer la hausse des températures en réduisant les émissions, en renforçant autant que possible la résilience aux impacts actuels et prévus du changement climatique, et en préservant et en restaurant la nature sur terre et dans la mer. Si nous ne le faisons pas, les inégalités dans le Commonwealth et au-delà ne feront qu’être exacerbées, avec le risque d’alimenter les divisions et les conflits.", a plaidé avec gravité le fils de la reine Elizabeth II. 

Un sommet qui marque la fin d'un tour de onze jours  et qui s'est aussi achevé avec l'élection de la ministre ghanéenne des Affaires étrangères, Shirley Ayorkor Botchwey, comme nouvelle Secrétaire-générale du Commonwealth.

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