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Charles III et Keir Starmer, un duo efficace pour le Royaume-Uni ?

C’est une écrasante victoire pour les Travaillistes qui balayent le parti Conservateur miné par les divisions et les affaires. Désormais à la tête du gouvernement, Keir Starmer devrait travailler étroitement avec le roi Charles III qui n’a pas caché sa joie de voir le leader du Labour remporter ce scrutin législatif.

De jeune avocat des droits de l’homme au 10 Downing Street, il n’y a qu’un trottoir que Keir Starmer, 61 ans, a su franchir.  Leader Travailliste (Labour) depuis quatre ans, il a mené son parti vers la victoire à l’issue des élections législatives du 4 juillet 2024 (411/ 650 sièges), balayant quatorze années de conservatisme qui ont épuisé le Royaume-Uni  (les Tory ont eu peine à faire élire 121 députés)  et mis la monarchie sous tension. Un scrutin marqué par l’entrée de l’extrême-droite au Parlement conduite par le brexiter Nigel Farage, qui sous l’étiquette Reform UK, envoie  5 députés à la Chambre des Communes.

 

 

Un monarque proche des Travaillistes ? 

Au lendemain de sa victoire, Keir Starmer a été accueilli à Buckingham Palace par un roi Charles III qui a bien eu du mal à cacher sa joie de voir un Travailliste prendre la tête du gouvernement. Plus d’une fois, le monarque britannique n’a pas hésité à dire ce qu’il pensait de certains leaders du Parti conservateur, leur reprochant des prises de décisions iniques contraire au Bien commun. Les deux hommes devraient travailler de concert sur les grandes questions qui préoccupent le fils de la reine Elizabeth II comme le changement climatique, les relations avec l’Union européenne ou encore la question de l’immigration. Sur ce dernier point, Keir Starmer, devrait être en mesure de faire annuler la loi votée par son prédécesseur, Rishi Sunak, qui prévoit le renvoi des migrants clandestins au Rwanda et qui a provoqué un vif débat au Royaume-Uni. Le roi Charles III avait lui-même exprimé ses regrets et  qualifié « d’épouvantable » cette loi condamnée par l’Organisation des Nations unies (ONU).

 

 

Entre Charles III et Keir Starmer, des points de convergence

« Un gouvernement travailliste dirigé par Keir Starmer sera plus sensible au sort des gens en tant que question sociale», a déclaré Ed Owens, un historien, spécialiste de la famille royale, interrogé par le New York Times. « Ce genre de sujets est depuis longtemps dans le radar du roi. Il y a donc une certaine convergence de vues sur les enjeux sociaux entre les deux hommes », explique t-il. La question du changement climatique est un domaine clé où Keir Starmer et Charles III pourraient aussi trouver une forte concordance. Là où les Conservateurs ont pris des mesures controversées, empêchant même le roi d’assister à la conférence sur le changement climatique, Starmer a promis un plan d'investissement écologique ambitieux, bien que celui déjà initialement voté a été suspendu temporairement pour des raisons budgétaires. Toutefois, la capacité des Travaillistes à traduire leurs promesses en actions concrètes reste à voir dans le temps en dépit de la volonté du monarque britannique qui souhaite voir s’accélérer la transition écologique dans son pays et au sein du Commonwealth.  Un duo qui pourrait également éviter au roi les dilemmes constitutionnels auxquels sa mère, a été confrontée. En 2019, la reine Elizabeth II avait été placée dans une position délicate lorsque le Premier ministre Boris Johnson (2016-2022) lui avait demandé de proroger le Parlement, une décision ensuite jugée illégale par la Cour suprême. « Ces Premiers ministres ont pu bafouer les règles », affirme Ed Owens.  « D'une manière générale, la monarchie n'aime pas que l'on concentre trop d'attention sur les questions constitutionnelles », ajoute t-il.

Il y a près de vingt ans, Keir Starmer, presque inconnu du grand public, avait déclaré à un réalisateur de documentaires qu’il trouvait « étrange » de recevoir le titre de Conseiller de la Reine, alors qu’il n’avait de cesse « de proposer l’abolition de la monarchie ».  Nommé au titre de chevalier de l’Ordre du Bain par le roi Charles III, alors prince de Galles, Keir Starmer a depuis mis de l’eau dans son vin et est revenu sur ses anciens propos. Il ne devrait donc pas suivre la branche républicaine du parti Travailliste, purgée de ses éléments extrémistes, qui souhaite la mise en place d'un référendum sur un changement des institutions.

Copyright@Frederic de Natal

Date de dernière mise à jour : 08/07/2024

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