Le covid-19 à l'assaut de la monarchie britannique

L’information n’a pas tardé à inonder tous les salles de rédaction, hier. C’est par un bref communiqué que Clarence House a annoncé que le premier héritier de la couronne britannique, le prince Charles, avait été touché par le coronavirus covid-19. A l’heure où le Royaume –Uni ordonne le confinement progressif de sa population, afin de « sauver des vies et protéger notre NHS [service de santé national britannique] », c’est tout un peuple qui retient son souffle et craint pour la santé d’Elizabeth II, sa reine de 93 ans.

«Il présente des symptômes bénins, mais reste en bonne santé et travaille comme d'habitude à domicile depuis plusieurs jours». C’est par ces mots que la maison royale des Windsor a tenu à rassurer les anglais. Le prince Charles, 71 ans, est désormais confiné à Birkhall House, un manoir situé en Écosse, hérité de sa grand-mère « Queen Mum » et où il avait passé sa dernière lune de miel, a déclaré son porte-parole. Avant d’ajouter qu’il était régulièrement en lien téléphonique avec le professeur Klaus Schwab, fondateur et président exécutif du Forum économique mondial. Mais seul. En effet, son épouse, Camilla, duchesse de Cornouailles, qui a été également testée au covid-19, en l’absence de traces du virus, a été contrainte de s’éloigner du prince de Galles. «Un expert médical nous a confirmé qu'il était peu probable que le cas du prince Charles dégénère en quelque chose de plus grave» a affirmé au «Dailymail », une source qui n’a cependant pas souhaitée être citée.

« Il n'est pas possible de savoir par qui le prince a été contaminé du fait de la multitude d'engagements honorés par son altesse ces dernières semaines» a tenu à préciser le porte-parole du prince Charles. C’est pourtant et probablement au cours du sommet WaterAid, organisé le 10 mars, que le fils de la reine Elizabeth II a contracté le covid-19. Les regards sont aujourd'hui tournés vers le prince Albert II, qui lui faisait face lors de leur réunion de travail. Un autre prince confiné également au palais princier de Monaco après avoir été lui-même testé positif au covid-19, il y a quelques jours.

« Il est en bonne santé » a précisé le communiqué de Clarence House qui n’a cependant pas répondu à une autre question ? Le prince a-t-il pu contaminer la reine Elizabeth II, actuellement réfugiée au château de Windsor avec son époux, le prince Philipp, duc d’Edimbourg. Ou d’autres royaux ? Les britanniques retiennent leur souffle. L’attachement des anglais à la souveraine, qui bénéficie de plus de 80% de popularité parmi ses sujets, demeure aussi profond que la monarchie est partie intégrante de leurs traditions séculaires

Depuis que le prince Philipp a pris sa retraite en 2017, c’est le prince Charles qui assure le rôle de représentation de son père aux côtés de la souveraine. Selon diverses sources et après l’affaire du Megxit, la sortie du prince Harry et de Meghan Markle de la «firme », Elizabeth II aurait changé tout l’organigramme de la maison royale. En cas de décès inattendu du prince Charles, c’est le prince William qui serait immédiatement intronisé prince de Galles et obtiendrait un statut de régent. « De l'avis général, rarement un numéro trois dans l'ordre de succession n'a été aussi bien préparé à exercer la tâche de roi d'Angleterre » a fait remarquer dans le magazine «Le Point», le journaliste et auteur Marc Roche qui se fait l’écho de rumeurs concernant un éventuel accroissement des pouvoirs du duc de Cambridge, qui incarne parfaitement « tout ce qui a de plus monarchique dans l’institution royale »

C’est par une courte vidéo, postée sur Instagram, le 18 mars dernier, que le prince William, duc de Cambridge, a tenu à apporter son soutien à ses concitoyens, les appelants « à tous s’entraider et faire preuve de compassion » afin de faire face à cette pandémie qui n’épargne personne. Le fils aîné du prince du Galles, son épouse et leurs enfants ont également quitté Londres pour s’établir à Anmer Hall, dans le Norfolk. Des départs qui n’ont cependant pas échappé aux critiques de quelques-uns qui ont rappelé aux membres de la maison royale, qu’au plus fort de la seconde guerre mondiale, que celle-ci était restée avec les anglais, dans la capitale. Quant aux Sussex, ils sont retournés depuis à Vancouver Island.

« La reine est en très bonne santé. Elle a vu le prince de Galles pour la dernière fois, brièvement, après la cérémonie du 12 mars et suit tous les conseils appropriés donné par son médecin. » a annoncé la porte-parole de Buckingham Palace qui a cependant refusé de dire si Elizabeth II avait bénéficié ou non de tests médicaux. Jusqu’ici la maison royale avait été épargnée par le virus, s’employant même à donner l’exemple en généralisant le « namasté », ce salut venu d’Inde et qui consiste à joindre les deux mains ensemble, levées par le ciel. Si une déclaration de la souveraine est attendue dans les jours qui viennent, elle a eu un récent entretien téléphonique, très vintage, avec le premier ministre Boris Johnson dont la gestion de la crise a été fort critiquée, ces derniers jours.

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