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Le dernier des Plantagenêt au sacre de Charles III

Il va jouer un rôle primordial durant la cérémonie du couronnement. Choisi pour présenter les éperons d’or au roi Charles III, Lord Simon Abney-Hastings est le seul aristocrate australien qui sera parmi tous les Pairs du royaume,les membres des familles royales et les nombreux chefs d’État invités pour cet événement historique. Par une curiosité généalogique, il pourrait être le roi d’Angleterre si la guerre des Deux-Roses avait eu une autre issue plus favorable aux York. 

C’est un documentaire produit par Channel 4 qui a bouleversé les convictions des Britanniques en 2004. Grâce à une lettre retrouvée, cachée dans la cathédrale de Rouen, la chaîne de télévision a réussi à prouver que Richard Plantagenêt et son épouse, Cécile Neville, ne pouvaient pas être le père du roi Édouard IV (1442-1483). Selon la théorie exposée par le professeur Michael Jones, le souverain anglais aurait été le produit d’une relation entre sa mère et un archer (surnommé « Blaybourne »), affirmant que le duc d’York se trouvait à plus d’une centaine de kilomètres lorsque le monarque a été conçu. Si certains historiens ont remis en cause cette hypothèse, pour d’autres cela signifierait que la branche actuelle qui règne sur le Royaume-Uni n’aurait aucun droit sur le trône qu’elle occupe depuis la fin de la guerre des Deux-Roses

La dernière lignée d'une maison prestigieuse

Le reportage a connu un certain succès outre-Manche. Channel 4 a même réussi à identifier la lignée qui serait la plus légitime à la couronne d’Angleterre en épluchant la riche généalogie, très complexe, de cette dynastie déchue dont les racines plongent en Anjou et en Aquitaine. Elle vivrait en Australie, dans l’État de Victoria, et descendrait directement du prince Georges Plantagenêt, duc de Clarence. Un personnage indissociable du conflit qui a opposé, entre 1455 et 1485, les partisans de la rose blanche (York) à ceux de la rose rouge (Lancaster/Tudor). Si les premiers ont été écartés définitivement du trône par la suite, ils n’ont pas disparu pour autant de la scène politique et historique du Royaume-Uni. Ils ont tenté à de nombreuses reprises de reprendre leur trône, notamment durant le règne d’Henri VIII, constellé de complots en tout genre. Ils finiront par rallier la couronne dans le temps, abandonnant leurs prétentions au trône d’Angleterre, flirtant même avec le mouvement républicain en Australie où les descendants des Plantagenêt ont fini par s’installer au cours du XXe siècle, reconvertis en fermiers. La branche est aujourd’hui représentée par Lord Simon Abney-Hastings. 

 

 

Un prétendant, un roi, une couronne, une histoire commune

C’est cet avocat de 48 ans, sans enfants, que le roi Charles III a choisi pour porter les éperons d’or qui seront présentés au monarque à hauteur de pieds au cours du couronnement. Ironie de l’histoire, c’est sous un autre Plantagenêt, Richard Cœur de Lion, que ces symboles de la monarchie ont été introduits (1189). Il sera même le seul Australien à jouer un rôle officiel au cours de la cérémonie qui se tiendra le 6 mai 2023 dans l'abbaye de Westminster. « Le comte de Loudoun est ravi d'avoir été invité à être le porteur des grands éperons d'or lors du prochain couronnement du roi Charles III » a déclaré son secrétariat dans un communiqué repris par les médias. Un choix cohérent avec la tradition puisque la présentation de ces objets a toujours été réservée à la branche yorkiste d’Angleterre.  Notamment lors des couronnements du roi George V en 1911 et du roi Georges VI en 1937.  Du yorkisme, il ne reste que des passionnés et des nostalgiques réunis au sein d'associations diverses. Ils sont tout de même quelques milliers à avoir vibrer lorsque les restes du roi Richard III, le dernier des Plantagenêt, ont été retrouvés en 2012, inhumés avec les honneurs trois ans plus tard. « D'éminents historiens ont soutenu que George Plantagenêt aurait dû être roi. Par conséquent, en tant que son descendant direct, Simon Abney-Hastings avait le droit d'hériter du trône d'Angleterre. Mais, il n'a pas l'intention de revendiquer quoi que ce soit. Il reste est un fervent et loyal partisan de feu la reine et du nouveau roi » a expliqué Terence Guthridge. Lui et le roi Charles III, « s'échangent des cartes d'anniversaire ou de Noël chaque année » précise encore le secrétaire du comte.

De quoi rassurer les aficionados de la monarchie britannique qui voient s'éloigner définitivement les risques « d'un nouveau Game of thrones » 2.0 au Royaume-Uni.

Copyright@Frederic de Natal

Date de dernière mise à jour : 04/05/2023

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