Le prince Charles, indésirable à la Barbade

Dans quelques jours, le prince Charles devra prendre acte officiellement de la fin de la monarchie dans l'île de la Barbade au nom de la reine Elizabeth II. Mais sa présence n'est pas souhaitée par tous. 

C'est dans des conditions controversées que l'île de la Barbade se prépare à couper ses liens avec la monarchie britannique, le 30 novembre prochain. En dépit d'un rejet massif des barbadiens selon les derniers sondages ( en 2015, 69% des habitants de cette île se prononçaient pour le maintien des liens avec Londres) et d'un référendum qui aurait du se tenir sur cette question (Referendum Bill de 2008), les députés du Barbados Labour Party ont décidé de passer outre la volonté de la vox populi et proclamé la république. Sans que cela ne génère de passions.

Chargé d'acter la proclamation de la République aux côtés de la future présidente (actuel Gouverneur-général) Dame Sandra Mason, le prince Charles va devoir faire à quelques difficultés inattendues. Le journal "Barbados Today" annonce que des manifestations seront organisées afin de protester contre la présence du fils de la reine Elizabeth II. Le secrétaire général du Mouvement des Caraïbes pour la paix et l'intégration, David Denny, a déclaré que la participation du prince de Galles était une " insulte au peuple barbadien étant donné le rôle de la monarchie britannique dans la prolifération de l'esclavage et de l'oppression à la Barbade". "

" Soit vous rompez avec la monarchie, soit vous ne rompez pas avec la monarchie. Et si vous rompez avec la monarchie, vous ne pouvez pas les inviter à faire partie de ce processus. Je ne dis pas que vous ne pouvez pas inviter le prince à la Barbade, mais pas pour notre cérémonie pour que la Barbade devienne une république. C'est une contradiction" renchérit-il. En raison de la pandémie de Covid-19, la manifestation aura toutefois un nombre réduit de participation. Bien que la République devrait rester au sein du Commonwealth, le prochain gouvernement a d'ores et déjà annoncé qu'il entendait remplacé toutes les statues représentant les héros de l'histoire britannique (comme celle du général Nelson) présentes sur l'île.

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