Le prince Charles, un éco-warrior pacifique de la COP26

La reine Elizabeth II contrainte de rester dans son palais pour des soucis de santé , ce sont les deux héritiers directs de la couronne, Charles et William, qui vont assurer le show à la COP26, organisée demain à Glasgow. La ville écossaise va accueillir un certain nombre de chefs d’états, personnalités de la société civile et autres Défenseurs de l’environnement. Dans une interview diffusée à la BBC, le prince de Galles est revenu sur cette énième édition de la Conférence des Parties, souhaitant que les leaders mondiaux cessent de « parler et prennent des mesures ambitieuses face au changement climatique ». Tout en disant comprendre « l’amertume et la frustration des militants écologistes ». Un entretien qui dessine les prochains objectifs à venir de sa monarchie.

Initialement organisée en 2020, l’organisation de la COP 26 a été repoussée à 2021 en raison de la pandémie de COVID-19 et se déroulera entre le 31 octobre et le 2 novembre dans la ville écossaise de Glasgow. Prévue pour l’ouverture de cette conférence qui doit une nouvelle fois se pencher sur l’état de santé de la planète bleue, celui de la reine Elizabeth II a contraint la souveraine britannique de 95 ans a renoncé à sa participation à ce sommet qui cristallise les passions. Notamment chez les environnementalistes, vent debout contre les dirigeants du monde accusés de ne rien faire pour endiguer le réchauffement climatique et ses ravages. Pour le fils de la « Queen », le prince Charles, c’est aussi le moyen de s’exprimer dans ce qui est un combat de longue date, un « dada » souvent raillé par la presse et où il s’impose désormais comme un des leaders mondiaux de la cause écologiste.

Depuis quelques semaines, les rumeurs vont bon train. Une fois sur le trône, le prince Charles souhaiterait abandonner Buckingham Palace qu’il juge trop coûteux et ne répondant plus aux exigences écologiques de ce siècle. La défense de l’environnement préoccupe l’héritier au trône qui a déclaré comprendre « très naturellement » les critiques de la jeune militante Greta Thunberg qui sera présente à ce sommet et qui délivrera certainement un de ses discours moralisateurs dont elle a le secret. « Tous ces jeunes ont l'impression qu'il ne se passe jamais rien, alors bien sûr, ils deviennent frustrés » a déclaré le prince Charles. Dernièrement, Londres a été le théâtre de manifestations violentes organisées les éco-guerriers radicaux des mouvements Extinction Rebellion et d’Isulate Britain. Des actes toutefois condamnés par le prince de Galles qui entend se faire le chantre d’une révolution verte pacifique. « Je comprends parfaitement la frustration, la difficulté est de savoir comment diriger cette frustration d'une manière plus constructive que destructrice » a ajouté le prince lors de son interview.

« Le problème, c'est d'agir sur le terrain » affirme le prince Charles qui rappelle que la terre court à la « catastrophe » si des actes ne sont pas pris à la hauteur de l’enjeu. Comme la reine Elizabeth II, son fils évoque avec agacement des dirigeants qui ne font que « parler sans agir » dans le concret. Pour le prince de Galles, il serait important que l’humanité change son comportement afin de réduire son empreinte carbone et suive son exemple, à savoir ne pas manger ni viande ni poisson au moins deux fois par semaine et réduire drastiquement sa consommation de produits laitiers. « Si davantage de gens faisaient cela, cela réduirait beaucoup la pression sur l'environnement » explique-t-il.

Réclamant que les pires pollueurs de la planète soient les premiers à payer, visant la Chine, la prince Charles a exhorté le dragon rouge « à suivre l'exemple de ses ancêtres, soulignant comment la civilisation chinoise a eu, pendant des milliers d'années, une compréhension intime de la nature ». « Lorsque nous protégeons les terres et les océans, nous nous protégeons en fait : la nature rebondit, apportant avec elle tous les bienfaits dont dépend la vie » a renchéri celui qui est aussi duc de Cornouailles. Rejoint par un prince William qui a déclaré de son côté que « nous vivions actuellement dans la période la plus importante de l'histoire de l'humanité », avertissant que « le temps presse » et critiquant au passage cette couteuse course à l’espace qui n’est pas une « priorité ». « Nous avons besoin des plus grands cerveaux et esprits du monde qui sont déterminés à essayer de réparer cette planète, et non pas de ceux qui souhaitent se perdre dans l’idée de trouver le prochain endroit où les humains doivent aller vivre » a fustigé le duc de Cambridge, horrifié par le coût carbone des vols spatiaux.

Des discours qui ne plaisent cependant pas à tout le monde. Plusieurs voix se sont élevées au sein de l’establishment royal afin de rappeler les droits et devoirs de ces deux héritiers et leur ont demandé de cesser d’être… « trop politiques ».  La reine Elizabeth II ne sera pas pour autant absente du débat puisqu'elle s'adressera aux participants par le biais d'un message préalablement enregistré. 

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