Loin de la réserve habituelle à laquelle il est astreint, Charles III a salué « l'esprit de communauté » et la « compassion » qui ont prévalu face aux actes « d'agression et de criminalité » lors des récentes émeutes au Royaume-Uni, a annoncé Buckingham Palace.
Vendredi 9 août 2024, le roi Charles III a tenu des conversations téléphoniques avec le Premier ministre Sir Keir Starmer ainsi qu'avec les chefs de police. Dans un communiqué, un porte-parole du palais a révélé que le monarque a exprimé ses « sincères remerciements à la police et aux services d'urgence pour tout ce qu'ils font pour rétablir la paix dans les zones touchées par des troubles violents ». Le souverain a également exprimé l'espoir que « les valeurs partagées de respect mutuel et de compréhension continueront de renforcer et d'unir la nation », soulignant ainsi l'importance de la cohésion nationale face aux divisions.
Le roi appelle à l'unité et à la compassion
Actuellement en Écosse, où il passe ses vacances d'été, il a également eu un appel conjoint avec le chef de la police Gavin Stephens, président du Conseil national des chefs de police, et Ben Harrington, chef de la police de l'Essex, pour obtenir un état exact sur la situation des manifestations. Il a exprimé son encouragement face aux nombreux exemples d'entraide communautaire, lesquels ont permis de contrer la violence par la solidarité et la résilience. Bien que certaines voix se soient interrogées sur le silence initial du roi face aux émeutes, Buckingham Palace a rappelé que, conformément à la tradition d'une monarchie politiquement neutre, il avait laissé la réponse initiale à ses ministres. Toutefois, fidèle à son engagement de longue date pour bâtir des ponts entre différentes confessions et cultures, le roi Charles a finalement décidé de prendre la parole pour appeler à la tolérance et au respect mutuel. En dépit de ces efforts, certains critiques ont reproché au monarque son manque de visibilité immédiate durant la crise. Graham Smith, chef du groupe anti-monarchie Republic, a notamment déclaré : « On nous dit que le monarque est censé être une figure de proue qui unit la nation, mais quand la nation est en crise, il est introuvable ». Cependant, l'historien Sir Anthony Seldon a défendu une approche contaire, affirmant qu'il est normal que le chef du gouvernement gère la crise et que le moment opportun d'une intervention royale viendrait après le rétablissement du calme sur l'enesemble du pays.
En outre, une visite royale immédiate dans les zones touchées par les émeutes aurait pu ajouter de la pression sur les forces de l'ordre, déjà fortement sollicitées sur le terrain. Cette situation rappelle les émeutes de 2011, où la reine Elizabeth II n'avait pas fait de déclaration publique immédiate, mais où des visites royales avaient été organisées avec l'appui des membres de la famille royale, une fois le calme revenu. À cette époque prince de Galles, Charles III, s'était lui-même rendu à Tottenham et dans d'autres zones affectées pour encourager les relations intercommunautaires. Alors que les troubles se poursuivent au Royaume-Uni, la nation reste suspendue aux efforts de réconciliation et de paix, encouragés par la voix de son roi, tout en attendant la fin des violences pour que la vie puisse reprendre son cours normal.
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