Lors d’une interview accordée au quotidien Daily Express, le Premier ministre jamaïcain Andrew Holness a déclaré que son pays était sur la voie de la République depuis le décès de la reine Elizabeth II malgré les difficultés auxquelles son gouvernement fait face. Un récent sondage révèle que 49% des Jamaïcains sont favorables à l’abolition de la monarchie.
Le Premier ministre jamaïcain Andrew Holness, 51 ans, s'est engagé à mener son île vers l’indépendance, se traçant dans les pas de la Barbade voisine qui a décidé de se séparer du Royaume-Uni en novembre 2021. Dans une interview accordée au Daily Express, le dirigeant Travailliste, qui était alors à Londres en visite privée, a déclaré que la mort de la reine Elizabeth II, en septembre de l'année dernière, a été pour lui l’élément décisif qui l’a convaincu d’entamer des négociations avec Buckingham Palace afin de réaliser une de ses promesses de campagne, : celle d’abolir la monarchie. « Je pense qu'il y a toujours eu un amour et un respect forts pour la reine en Jamaïque. C’était donc le moment approprié pour la proposer alors que la transition se mettait en place » a déclaré le Premier ministre. Il a également insisté sur le fait qu'il avait le soutien de ses compatriotes sur cette question. « (…) Les récents sondages réalisés sur le sujet ont démontré que cela a nettement évolué en faveur d’une république » se justifie Andrew Holness.
Les Jamaïcains souhaitent l'abolition de la monarchie
Un sondage réalisé en mai 2023, par l’institut Lord Ashcroft, a révélé que 49% des Jamaïcains étaient favorables à la proclamation d'une république, 40% favorables au maintien d'une monarchie et 11% restant encore indécis. La Jamaïque est l'un des huit pays des Caraïbes qui ont conservé leurs liens historiques avec la monarchie britannique, mais il y a eu de plus en plus d'appels à un changement constitutionnel au sein de chacun d’entre eux. Avec des gouvernements mis sous pression par des groupes décoloniaux qui évoquent l’anachronisme d’une institution jugée raciste et trop blanche. Andrew Holness confesse qu’il aurait souhaité que cette abolition se produise en juin de cette année, mais son gouvernement a dû faire face à des retards inattendus. La procédure lancée, les partis n’arrivent pas à s’entendre sur le type de Président qui devra diriger la nouvelle république à venir ni sur son type d’élection. Des querelles partisanes qui ne permettent pas d’atteindre le quorum nécessaire pour la destitution officielle du roi Charles III. Le temps presse alors que se profilent les prochaines élections législatives prévues en 2025.
Il assure que la population sera consultée par référendum et que le gouvernement britannique « n’a pas exprimé de refus (...) ». sur cette proposition. Il n’est, pour le moment, pas en mesure de donner un calendrier qui permettra à la Jamaïque de devenir une République. « Tout dépend de la rapidité du processus engagé » s'est contenté de répondre Andrew Hollness au Daily Express.
DR@Frederic de Natal