C'est le descendant d'un tsar russe et d'un vice-roi napoléonien. Gabriel Dorochine ne possède aucune titulature autre que l'amour de sa patrie d'origine. Il fascine de Paris à Saint-Péterbourg. En marge des Journées du Tsar auxquelles il a participé, Gabriel Doroshine a répondu aux questions de la presse sous le regard de Nicolas II et de sa famille.
Gabriel Doroshine est un Français d’origine lyonnaise. Descendant du Tsar Nicolas Ier et d’Eugène Beauharnais, cet ancien militant nationaliste est parti se battre aux côtés des Russes sur le front ukrainien du Donbass, en 2015, seulement âgé de 18 ans. Père d’une petite fille, il a récemment participé aux Journées du Tsar, qui rassemble chaque année de dizaines de milliers de Russes venus honorer la mémoire de Nicolas II et de sa famille, massacrés par les bolcheviks dans la nuit du 16 au 17 juillet 1918. Gabriel parle un excellent russe. Véritable coqueluche des médias locaux, il a répondu aux questions de Komsomolskaïa Pravda venue couvrir l’événement placé sous le patronage de l’Église orthodoxe.
- Vous êtes tous deux descendants de l'empereur Nicolas Ier et de Napoléon Bonaparte. Pouvez-vous nous en dire plus ?
- Mon arrière-arrière-arrière-grand-mère, Maria Nikolaevna, est la fille de l'empereur Nicolas Ier. Elle a épousé Maximilien de Beauharnais, le fils d'Eugène de Beauharnais, qui est lui-même le fils de l’impératrice Joséphine de Beauharnais. Je suis né en France et mes parents sont Français, mais j’ai pris la décision de revenir dans ce que je considère comme ma véritable patrie natale.
- Comment votre famille s'est-elle retrouvée en France ?
- Mon arrière-grand-mère et son frère ont quitté la Crimée lors des répressions de Bagreevka (1917-1921 - NDLR). C’est leur nounou les a sauvés. Alors qu'ils s'éloignaient, ils ont entendu des tirs. C’étaient leurs proches qui se faisaient massacrer. Ils se sont toujours sentis en exil à l’étranger. Et ils ont dit : « La patrie est morte, mais nous devons continuer à vivre. » C'était dur pour eux. Mes arrière-grands-parents ont été plutôt silencieux sur ces événements qui les ont traumatisés. Cet exil a été une vraie souffrance pour eux
- Les membres de votre famille, ont-ils alors tenté de revenir en Russie ?
- Il y a eu plusieurs tentatives. Quelqu’un est reparti, mais n’a pas reconnu sa Russie et a décidé de retourner à l’étranger et d’y vivre. Certains sont revenus, mais ont été envoyés au Kazakhstan une fois sur place.
- Comment était-ce pour vous d'étudier l'histoire dans une école française avec des camarades de classe qui devaient certainement savoir que vous étiez un descendant de Nicolas Ier et de Napoléon Bonaparte ?
- En réalité, personne n'était au courant. Il n’y a pas de quoi être fier … Où plutôt, ce n’est pas une question de fierté, mais de dignité. Vous devez toujours être digne de vos ancêtres et de leurs actions. C’est pourquoi mes grands-parents et mes parents m’ont toujours élevé d’une telle manière que je n’ai pas eu besoin de parler de mes ancêtres à tout le monde. Soyez juste digne d'eux et c'est tout. C'est une question de responsabilité.
- Que vous ont raconté votre famille à propos du massacre de la famille impériale ?
- Ils me disaient qu'il s'agissait d'une famille très unie qui s'aimait les uns les autres, des gens qui aimaient leur patrie et le peuple russe. Et ils l’ont prouvé par leur mort. Ils ne se sont pas enfuis, ils sont restés ici. Ils ont décidé de souffrir et d’accepter leur mort douloureuse sans quitter la Russie. Enfant, on m'a dit que cet amour devait être un exemple pour moi.
- Avez-vous été élevé dans la religion orthodoxe ?
- Mon grand-père et mon père sont des protodiacres. Un temple, une paroisse, d'ailleurs, c’est la base qui nous permet de préserver l'esprit russe à l'étranger.
- Et la langue russe ?
- Naturellement. Il existe de nombreuses églises russes à l'étranger où on parle à moitié le slave et à moitié le français.
- Que signifie pour vous de participer aux Journées du Tsar ?
- À l'heure de notre époque moderne, c'est très important pour chacun de nous - pour tout Russe, d’y être. Parce que c'est un exemple d'amour pour la Patrie, un exemple d'amour pour Dieu, pour votre famille, pour votre peuple. Par conséquent, chacun de nous, dans des moments aussi difficiles que nous vivons, devrait prendre comme exemple l'héroïsme de la famille impériale, car ils ont prouvé par leur mort leur amour sans fin pour la patrie,
- Pourquoi avez-vous décidé de participer au cortège ?
- Parce qu'une telle opportunité s'est présentée. Le matin avant la procession, j'étais à la cathédrale Saint Sauveur-sur-le-Sang-Versé. J’ai ressenti des émotions très fortes. J’ai voulu refaire le parcours de la maison impériale avant leur mort. Et prouver mon amour pour la patrie. C'est important. Spécialement maintenant.
- Comment vous êtes-vous préparé à participer à cette marche ?
- J'ai servi dans le renseignement, j'ai donc beaucoup marché. J’étais déjà préparé.
- Vous avez vécu en France jusqu'à l'âge de 18 ans. Qu’est-ce qui vous a poussé à devenir un [combattant] volontaire ?
- Le besoin d'aider. La nécessité de partager la même souffrance que le peuple russe. Il est trop facile de se qualifier de Russe à l’étranger. Nous devons mériter ce nom. Il est évident pour moi de revenir ici. Au départ, je suis venu en tant que volontaire. Ma conscience ne me permettait pas de rester à l'écart. Je suis russe dans l'âme. Et un jour, au front, ils m'ont dit : « Tu as gagné le droit de te considérer comme Russe ».
- Quelle est votre tâche dans la zone NWO ?
- J'ai servi dans le corps des volontaires. J’ai été assigné à différentes tâches au combat.
- Comment vos camarades vous ont-ils traité au front ?
- Mes camarades m'ont bien traité. Il y a eu des blagues sur l’armée et sur la France, c’est tout.
- As-tu eu peur là-bas ?
- Bien sûr, c'était effrayant. Où pouvons-nous aller sans crainte ? S’il n’y a pas de peur, c’est la mort. La peur protège une personne. Et même maintenant, depuis que je ne suis plus là-bas, j'ai craint pour mes gars. Ils sont des frères pour moi.
- Votre décision, de venir en tant que volontaire, a-t-elle également affecté votre vie de famille ?
- Oui. Dans le Donbass, j'ai rencontré ma future femme. Puis, je l’ai emmené avec moi en France. Et quand, j’ai été appelé au front nous avons décidé de retourner en Russie en famille. Nous vivons aujourd’hui à Donetsk.
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