C’est un mariage inédit qui se prépare en Russie. Pour la première fois depuis la révolution de 1917, Saint-Pétersbourg va renouer avec ses fastes impériaux. Membres du Gotha, du gouvernement russe et de l’épiscopat orthodoxes seront autour du Grand-duc Georges Romanov et de Victoria (Rebecca) Bettarini-Romanovna. Héritier au trône de Russie, le descendant d’Alexandre II est de plus en plus présent dans les médias nationaux et internationaux. L’après Vladimir Poutine se dessine-t-il avec les deux têtes de l’aigle impérial Romanov ? Avec un tiers des russes qui souhaitent le retour de la monarchie et un regain d’intérêt pour sa famille, le Grand-duc Georges Romanov l’assure, « il est prêt à servir son pays » si ses compatriotes en font la demande.
« Il y a certainement encore aujourd'hui beaucoup d'intérêt et de fascination pour les Romanov. Je pense que c'est parce qu'ils ont régné sur la Russie pendant plus de 300 ans et ont laissé une marque significative dans l'histoire de notre pays et de toute l'humanité. Le destin tragique de l’empereur Nicolas II et de sa famille a profondément choqué et marqué les gens du monde entier, je pense donc que cet intérêt est tout à fait naturel ». Interviewé par le magazine de luxe des « Gentleman’s review », le Grand-duc Georges Romanov est tout sourire. A l’approche de son mariage, il enchaîne les entretiens avec les médias du monde entier et passe devant les caméras pour répondre aux questions. Infatigable VRP de la maison impériale des Romanov, l’héritier au trône s’est progressivement imposé et on est désormais loin du garçonnet qui posait fièrement avec son grand-père, le Grand-duc Wladimir Romanov devant leur résidence bretonne de Saint-Briac. « C'est certainement un honneur pour moi de porter un nom aussi prestigieux et d'être un descendant de personnes extraordinaires telles que Catherine la Grande et Pierre le Grand qui ont marqué l'histoire. J'ai été élevé dès mon plus jeune âge avec la conscience de porter de grands devoirs et des responsabilités, celles de continuer à servir mon pays et de transmettre cet héritage à la génération suivante » affirme ce descendant d’Alexandre II.
« Ce rôle fait partie de ma vie (titres, armoiries, ordres, etc.) et il reste important d'un point de vue historique et culturel. Il y a encore de nos jours beaucoup de gens qui sont des monarchistes passionnés, qui voient en nous un modèle ou une continuité » précise le prince. Un tiers des russes souhaite aujourd’hui le retour d’un Tsar en Russie et un lobby conservateur agit en ce sens auprès du président Russe, préparant même les cadres du futur empire russe à venir dans des écoles qui ont pignon sur rues et sous une galerie de portraits des différents empereurs Romanov. Films, livres, documentaires, la folie Romanov s’est emparée d’un pays qui a pourtant chassé dans le sang cette maison en mars 1917. Chaque été, c’est plus de 100 000 personnes qui se rassemblent pour commémorer à Iekaterinbourg la mémoire de la famille impériale massacrée par les bolchéviques et depuis le début des années 2000, canonisée par l’église orthodoxe. « Si un jour la monarchie doit être rétablie, le peuple trouvera toujours dans nos maisons quelqu'un qui a été éduqué et préparé au mieux de ses capacités pour accomplir ses devoirs. Mais dans les circonstances actuelles, nos activités sont totalement apolitiques et se concentrent sur le caritatif, afin de renforcer la paix interreligieuse et civile en Russie, à préserver son patrimoine historique, culturel et naturel, à l'éducation patriotique des jeunes et à protéger l'image de la Russie malmenée par la diplomatie internationale » explique le prince impérial qui est déjà doté lui-même une solide expérience professionnelle.
« Après avoir terminé mes études à Oxford où j'étudiais un diplôme de premier cycle en droit, j'ai eu l'opportunité de travailler à Bruxelles au Parlement européen. Au début, j'étais assistant de la députée Ana de Palacio, présidente de la commission judiciaire du Parlement européen jusqu'au moment où elle a été nommée ministre des Affaires étrangères d'Espagne. Suite à cela, j'ai continué de travailler avec Mme Pilar Ayuso qui était membre de la Commission de l'environnement et de l'industrie. Inutile de dire que cela m'a donné l'opportunité d'élargir mes horizons et de comprendre le fonctionnement interne du processus législatif européen et de l'institution » poursuit « Giorgi ». « J’ai finalement rejoint le cabinet de la vice-présidente de la Commission européenne Loyola de Palacio en charge des transports et de l'énergie (…) qui m’a donné des opportunités de développer des contacts et des discussions bilatérales sur divers projets, y compris des partenariats avec la Russie. C’est tout naturellement que j’ai rejoint l'Agence d'approvisionnement EUROATOM, qui assure l'approvisionnement régulier et équitable en combustibles nucléaires aux utilisateurs de l'Union européenne » continue le Grand-duc qui a achevé son parcours professionnel chez Norilsk Nickel metal trade outre-mer en Suisse en tant que directeur de leur opération de commerce international. Avant de fonder enfin son propre cabinet de conseil en relations publiques à Bruxelles: « Romanoff and Partners » et un fond caritatif : « FondRus » pour lequel travaille aussi sa future épouse Victoria (Rebecca) Bettarini-Romanovna. « Elle a une incroyable ouverture d'esprit et pense toujours à l'avenir. Son tempérament italien fait d'elle une personne chaleureuse et accueillante, toujours de bonne humeur et toujours positive. Je ne l'ai jamais entendue se plaindre de quoi que ce soit. C'est pourquoi tout le monde l'aime » affirme le prince avec des yeux amoureux tout regardant sa dulcinée. Un vrai conte de fée moderne.
Grand-duc de Russie ou prince de Prusse ? Une partie des Romanov lui conteste pourtant le droit de revendiquer la couronne des Tsars. Georges Romanov clarifie la situation. « Je suis d'abord Grand-duc de Russie et mon nom de famille dans mes documents officiels est Romanov en vertu du fait qu'avant le mariage de mes parents, un accord dynastique a été rédigé, selon lequel il avait été demandé à mon père de se convertir à l'orthodoxie et pour lequel il a reçu le titre et nom de Grand-duc Mikhail Pavlovich de Russie. Il s’était lui-même engagé à élever ses enfants dans la foi orthodoxe et dans la conviction d'appartenir à la Maison impériale russe. Le titre de prince de Prusse fait également partie de mes titres historiques, mais seulement loin après les titres russes » explique le prince impérial. « Il convient de rappeler que tous les empereurs de Russie, à commencer par Pierre III, qui régna en 1761-1762, sont des Romanov par la lignée féminine et que dans la lignée masculine, ils appartiennent à la lignée Holstein-Gottorp de la maison d'Oldenburg. Mais tous étaient bel et bien des Romanov. C'est une pratique courante de toutes les dynasties qui autorise la succession à travers une lignée féminine » tient à rappeler Georges Romanov qui s’est fait récemment vacciné contre le covid-19 avec le Spoutnik V. Bon sang ne saurait mentir !
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