Dans une récente interview accordée au site d’information « Regnum », la Grande-Duchesse Maria Wladimirovna Romanov, prétendante au trône de Russie et descendante du Tsar Alexandre II, a partagé son analyse sur la guerre entre la Russie et l’Ukraine, mettant en lumière la nécessité de mettre en place un dialogue constructif pour assurer la paix et la sécurité.
La Grande-duchesse Maria Wladimirovna Romanov vient de fêter ses 70 ans. Soutenue dans ses droits au trône de Russie par l’Eglise orthodoxe, elle réside à Madrid, en Espagne. Depuis son retour officiel en Russie, en 1991, à la chute du régime communiste, elle a visité son pays plus d’une centaine de fois, partant à la rencontre des Russes qui ont redécouvert leur ancienne dynastie impériale. Un engouement qui n’a pas faibli puisqu’aujourd’hui un tiers de ses compatriotes souhaitent la restauration de la monarchie et qu'il existe de nombreuses associations et mouvements monarchistes à travers toute la Russie. Mère du Grand-duc George Romanov (né en 1981, époux de la princesse Victoria Romanovna et père du prince Alexandre, un an), le 23 décembre 2023, elle a accordé une interview au site d’information en ligne « Regnum ».
Un tiers des Russes souhaitent le retour de la monarchie
Depuis deux ans, la guerre russo-ukrainienne secoue et divise l’Europe. Bien que la Grande-duchesse reconnaisse qu’il existe un sentiment russophobe palpable dans certains pays européens, la Grande-duchesse Maria Wladimirovna précise que cela n’a pas réellement impacté sa vie personnelle et ses activités caritatives ni de représentation. Citant le cas de l’Espagne, elle explique d’ailleurs que les citoyens de cette monarchie sont plus préoccupés par leurs soucis quotidiens que par le conflit lui-même. « Je ne peux pas dire que ma vie a changé à cause de certains sentiments anti-russes. Dans la plupart des pays, les citoyens ne sont pas touchés par cette russophobie. Non pas par grand amour pour la Russie, mais simplement parce qu’ils ont eux-mêmes suffisamment de problèmes à gérer » déclare t-elle.
La Grande-duchesse Maria Wladimirovna appelle à un compromis entre les deux belligérants
Pour la prétendante au trône bicéphale, il n’est pas question que la Maison impériale soit utilisée comme un instrument au service d’une politique anti-russe. Elle réfute même être l’objet d’une pression de la part des Occidentaux dans cette guerre qu’elle juge fratricide, soulignant le fait que la Russie et l’Ukraine partagent une richesse spirituelle et culturelle qui transcende les divergences actuelles. Regrettant les sanctions imposées la Russie, la descendante du Tsar Alexandre II rappelle que « la politique internationale devrait ressembler à un tournoi d’échecs et non à des combats sans règles. Par conséquent, les actions et déclarations extrémistes concernant notre patrie, les tentatives visant à « annihiler » la culture russe sont inacceptables ». Elle appelle chacun des deux gouvernements à maintenir un dialogue ouvert coûte que coûte afin que cessent les pertes de vie humaine et la nécessité de trouver un compromis non-humiliant et acceptable pour tous afin de faire taire tout esprit revanchard. Sous des accents patriotiques, la Grande-duchesse Maria Wladimirovna salue la volonté de la Fédération de Russie de poursuivre ses échanges avec tous les acteurs internationaux en dépit des barrages à laquelle elle fait face. « Il y a des gens à l’étranger, y compris parmi les hommes politiques, qui évaluent judicieusement la situation et comprennent que la position de la Russie ne peut être ignorée, qu’il est injuste de lui appliquer deux poids, deux mesures et de tenter de l’étrangler par des sanctions. Nous [les Russes-ndlr] menons un dialogue avec tout le monde et essayons d'expliquer la situation internationale actuelle d’un point de vue du processus historique » qui lie les deux belligérants comme l'explique Maria Wladimirovna.
« Je prie pour que la paix règne en Ukraine le plus tôt possible. Mais je suis convaincu que cette paix ne pourra être établie et, en tout cas, ne sera pas durable, si la sécurité de la Fédération de Russie n’est pas pleinement assurée. Beaucoup de gens en Occident sont d’accord avec moi sur ce point » affirme la Grande-duchesse Maria Wladimirovna qui reste optimiste et garde espoir pour un avenir meilleur.
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