A la veille du mariage du Grand-duc Georges Romanov avec Victoria-Rebecca Bettarini, c’est un autre mariage Romanov plus feutré qui va se dérouler à la Cathédrale Saint-Alexandre Nevsky de Paris, ce 12 septembre. Marié civilement à la mère de son enfant depuis deux ans, le prince Rostislav Rostislavovich Romanov va enfin épouser religieusement Foteini Georganta qu’il a rencontré au Bal russe de Londres. Un mariage reporté plusieurs fois en raison de la pandémie de Covid. Descendant du Tsar Nicolas Ier, c’est un artiste très discret qui est revenu s’installer dans la terre de ses ancêtres chassés par une révolution.
C’est un mariage religieux qui se veut très intime et privé. Le 12 septembre, les cloches vont résonner dans toute la Cathédrale Saint-Alexandre Nevsky de Paris. Descendant du Tsar Nicolas Ier qui a régné sur la Russie de 1825 à 1855, très discret et quasi inconnu du grand public, le prince Rostislav Rostislavovich Romanov (36 ans) va épouser Foteini Georganta (42 ans d’origine grecque et francophone), rencontrée une décennie plutôt au Bal russe organisé chaque année à Londres. Un mariage religieux, deux ans après celui célébré civilement, retardé par la pandémie de covid-19 comme le précise le communiqué officiel émis par l’Association de la famille Romanov. « Nous pensons fortement que l’heure n’est pas aux grands événements alors que le monde est toujours secoué par une pandémie. Nous voulons célébrer notre amour avec nos deux familles et nos amis mais aussi resté fidèles à ceux qui souffrent ou à ceux qui ont perdu la vie » explique d’ailleurs Foteini Georganta qui a perdu son frère en avril dernier, victime malheureuse du virus. Une date qui n'a pas été choisie au hasard puisque c'est ce jour que l'on célèbre ce Saint-Alexandre Nevsky, un héros du panthéon national russe.
Né à Lake Forest, une ville située dans l'état de lIllinois, Rostislav Rostislavovich Romanov est fils aîné et deuxième enfant du prince Rostislav Rostislavovich et de sa deuxième épouse, Christia Ipsen, baronne Ampthill. Il a grandi dans le souvenir d’une monarchie emportée par les affres de la révolution en 1917 et la nostalgie d’un pays qu’il a redécouvert quelques années après la chute de l’Union Soviétique. Son premier voyage en Russie l’a fortement marqué, une « rencontre quasi charnelle, (…), une l'impression de me fondre dans l'âme de la mère patrie » comme il l’expliquait au magazine « L’Express » en 2015 alors qu’il assistait au retour des corps du Grand-duc Nicolas Nicolaïevitch et de son épouse la princesse Anastasia de Monténégro. Pensionnaire à Milton Abbey selon son propre souhait, tenté de « vivre la même expérience que ses amis », le jeune homme s’évade et se sert des paysages de l’arrière-pays anglais pour construire cet imaginaire qui lui sert encore dans ses nombreuses peinture qu’il expose régulièrement. Le dessin, une passion et c’est très naturellement qu’il est part étudier les Beaux-arts à l’Université de Falmouth dont il en sortira diplômé. Loin des ors des palais impériaux, sa famille a dû faire face à des difficultés financières et a transformé leur manoir du Sussex en un « Bed and Breakfast » afin de subvenir àses besoins. Des temps compliqués comme le raconte le prince qui se souvient que « comme il n’y avait pas de cuisine au départ, il faisait la vaisselle dans la baignoire avec son frère et sa sœur ».
« En Russie, je fais, en général, deux choses : je travaille et représente la Maison des Romanov. Je suis l'un des plus jeunes héritiers de notre famille, et c'est un grand honneur pour moi de vivre dans ma patrie historique ». Délégué en Russie au titre de l’Association de la famille Romanov, il ne reconnaît pas les droits au trône de Russie du Grand-duc Georges Romanov. Il est d’ailleurs probable qu’un jour, il soit lui-même prétendant au trône de Russie, se situant sur la ligne de succession préalablement établie par cette organisation fondée en 1979. Toutefois, bien que conscient que son nom fascine encore, il ne croit pas que la monarchie reviendra en Russie. Interrogé sur cette question par le quotidien « Kommersant » lors du quadricentenaire de la dynastie (2013), il avait déclaré que « la restauration de la monarchie en Russie était impossible et que ce processus apporterait beaucoup de confusion dans le pays ».
Pour leur nuit de noce, le couple résidera dans l’hôtel prestigieux du Bristol. Le repas de mariage, dont la cérémonie sera présidée par le Métropolite Jean de Douban, sera organisé dans une des salles du Cercle de l’Union interalliée. Rostislav Rostislavovich Romanov et Foteini Georganta sont déjà les heureux parents d’un fils prénommé Rotislav-Georges, âgé de 8 ans. La princesse est consultante pour diverses associations philanthropiques.
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