Fahda bint Falah : Une reine discrète derrière le pouvoir saoudien
Fahda bint Falah : Une reine discrète derrière le pouvoir saoudien
Au cœur des somptueux couloirs du palais de Riyad réside une énigme fascinante, méconnue du monde extérieur : Fahda bint Falah bin Sultan Al Hithlain. Troisième épouse du roi Salman Ibn Séoud, cette souveraine est surtout connue pour être la mère du prince héritier Mohammed Ben Salman (MBS). Derrière son silence public se cache une influence discrète et profonde qui continue de sculpter l'avenir de l'Arabie saoudite.
Née dans l'ancienne tribu Ajman, la reine Fahda bint Falah a été élevée sous le vaste ciel du désert, entourée de l'héritage culturel et des traditions bédouines. On ignore son âge réel. Son mariage avec le roi Salman bin Abdulaziz Al Saud n'a pas été pas simplement un acte matrimonial, mais une alliance méticuleusement conçue. Cette union, bien plus que personnelle, la troisième du monarque a été une fusion stratégique de mondes disparates, tissant des liens entre les classes tribales (clan Ajman) et royales d'Arabie Saoudite (Maison Saoud). L'héritage bédouin de la souveraine a servi de canal vital vers les éléments conservateurs du royaume, offrant au roi Salman un équilibre délicat entre tradition et modernité.
Conseillère maternelle et architecte du changement
Le rôle de la reine Fahda dépasse largement celui d'une simple épouse royale. Elle est la mère de six enfants mais encore plus celle d'un futur dirigeant qui incarne la double nature de l'Arabie saoudite : progressiste et conservatrice, calculatrice et audacieuse. Mohammed Ben Salman (MBS), 38 ans, avec sa « Vision 2030 » (un plan de développement mis en place par le gouvernement saoudien, qui vise à faire sortir le pays de sa rente pétrolière historique en diversifiant son économie par diverses privatisations), son rôle controversé dans la guerre au Yémen ou dans l'affaire Jamal Khashoggi, a souvent été sous les feux de la rampe. Cependant, derrière ses politiques radicales se trouve l'influence discrète mais puissante de sa mère. Fahda est une conseillère maternelle, une voix avisée guidant les choix stratégiques du royaume, avec une sagacité héritée des profondeurs de la société saoudienne. Le pouvoir des paroles d'une mère reste souvent dissimulé, mais dans le cas de la reine Fahda, il se reflète dans les décisions politiques cruciales prises dans les salles de réunion somptueuses et les discussions diplomatiques confidentielles. Sa contribution à la purge politique de 2017 (qui a vu l’embastillement de plusieurs princes issus de branches cadettes), un moment qui a secoué les fondations du gouvernement saoudien, témoigne de son influence discrète mais significative. Chacun de ses autres enfants joue un rôle-clef dans cette pétromonarchie qui a quitté sa djellaba gérontocrate pour devenir héréditaire : Le prince Turki (né en 1987) est le président de la Tharawat Holding Company, gérant la fortune de sa famille. Le prince Khalid ( né en 1988) est l’actuel ministre de la Défense (depuis 2022) ou encore le prince Bandar qui contrôle la Garde royale.
Philanthropie au service des femmes, le tout loin des médias
Au-delà des arcanes politiques, Fahda est une ardente philanthrope. Son engagement envers l'éducation et les soins de santé des femmes en Arabie saoudite a été un moteur essentiel derrière les réformes visant à rendre autonome les femmes dans le royaume. Elle est une défenseure infatigable du rôle des femmes saoudiennes sur le marché du travail, leur fournissant les outils nécessaires pour gravir les échelons sociaux et corporatifs. Son travail caritatif discret, bien qu'il n'occupe pas les gros titres, a laissé une empreinte indélébile sur la société saoudienne. En dépit de son importance, Fahda reste intentionnellement à l'écart des médias, échappant à la volatilité qui accompagne souvent une vie sous les projecteurs, préférant exercer son influence dans les coulisses du pouvoir. Son récent retrait de la vie publique n'a pas été un signe de désengagement pour autant, mais plutôt une stratégie calculée pour préserver sa dignité et sa puissance (selon des officiels américains, ceux-ci affirment que son fils aurait mis fin à son influence en 2018, lui interdisant de voir le roi Salman. Ce que le principal intéressé à fermement démenti) .
Alors que l'Arabie saoudite se lance dans des territoires inexplorés avec MBS aux commandes, le rôle silencieux mais crucial de Fahda bint Falah dans la transformation du royaume ne semble pas s’étioler. Elle demeure encore l’exemple puissant du pouvoir de l'influence féminine dans les coulisses d’un pouvoir exclusivement patriarcal et traditionaliste.