Le prince Reza Pahlavi au centre d'une imbroglio diplomatique avec Berlin. Son invitation à la Conférence de Munich sur la sécurité a été une nouvelle fois annulée. Le fils du Shah n'a pas caché son irritation.
C’est un retournement de situation qui a mis en colère, une fois de plus, les partisans du prince Reza Pahlavi et le principla concerné lui-même. Le fils du Shah a vivement critiqué le gouvernement allemand, l'accusant d'avoir retiré une nouvelle fois son invitation à la Conférence de Munich sur la sécurité (MSC), où il devait intervenir, sous la pression de la République islamique d'Iran.
L’Allemagne interdit la prise de parole du fils du Shah
Le 13 février 2025, sur le réseau social X, l'héritier de la dynastie Pahlavi a déclaré : « L'Ayatollah tire les ficelles à Berlin. C'est une trahison à la fois du peuple iranien et des valeurs démocratiques de l'Allemagne ». Son secrétariat, basé aux États-Unis, a publié ce qu'il présente comme une lettre des organisateurs de l'événement indiquant que la décision de ne pas officialiser l'invitation du prince a été prise après consultation avec les autorités allemandes.
« Au lieu de soutenir ceux qui luttent pour la liberté, l'Allemagne a choisi d'apaiser une dictature qui assassine ses citoyens, prend des Européens en otage et sponsorise le terrorisme», a ajouté très amer le prince impérial, accusant Berlin « d'externaliser la censure ». Le leader de l’opposition iranienne, en plein ballet diplomatique, affirme que cette décision marque un tournant dans les relations entre l'Allemagne et la diaspora en exil, qui espérait un soutien accru de la part des démocraties occidentales.
Pour l’opposition un signe de faiblesse et un mauvais signal de l’Europe
Selon le quotidien Iran International, la MSC avait une première fois annulé l'invitation de Pahlavi sous la pression du ministère allemand des Affaires étrangères, avant de décider la rétablir plus tard. Une source proche du dossier a indiqué que Berlin craindrait en réalité que la présence du prince ne mette en danger les ressortissants allemands détenus en Iran. Cette situation met en lumière les tensions entre la diplomatie allemande et les exilés iraniens, qui dénoncent depuis longtemps un manque de fermeté de la part de Berlin face à la répression du régime des mollahs. Ce n'est pas la première fois que la participation de Reza Pahlavi à la MSC suscite la controverse. En 2023, des pressions similaires auraient été exercées pour révoquer son invitation, selon Karim Sadjadpour, chercheur au Carnegie Endowment for International Peace.
Cette nouvelle affaire illustre les tensions persistantes entre l'Europe et l'opposition iranienne en exil, alors que Berlin tente de maintenir un équilibre diplomatique fragile avec Téhéran. Pour les défenseurs des droits de l'homme et les opposants iraniens, cette décision envoie un signal négatif, laissant penser que les intérêts diplomatiques priment sur la défense des libertés et de la démocratie, laissant finalement les États-Unis damer une nouvelle fois le pion à Bruxelles dans un futur proche.
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