Le prince Reza Pahlavi, lors de la Conférence nationale du conservatisme, a lancé un avertissement solennel à l'Occident. En évoquant les leçons tirées de l'histoire récente de l'Iran, il a appelé à une prise de conscience urgente des dangers posés par l'alliance entre le marxisme et l'islamisme radical. Un discours qui résonne étrangement avec l’actualité du moment en Europe.
Le 10 juillet 2024, le prince Reza Pahlavi a pris la parole à la Conférence nationale du conservatisme pour alerter l'Occident sur une menace qu'il connaît trop bien. Dans un discours poignant, il a dressé un parallèle entre la situation actuelle et la chute de l'Iran, il y a 45 ans, face à une coalition, celle du faucille et du marteau avec le croissant noir, qui n’a eu de démocratie que l’apparence.« La civilisation occidentale, et les États-Unis en particulier, est en danger », a-t-il déclaré d'entrée. « L’Iran, pourrait-on dire, a été le terrain d’essai de ce que mon défunt père appelait l’alliance contre nature entre le marxisme et l’islamisme radical. Ces deux idéologies ont convergé non pas pour créer, mais pour détruire », a poursuivi le fils du Shah.
Un régime anti-démocratique pour le fils du Shah
Reza Pahlavi a rappelé comment, dès son retour en Iran, l'ayatollah Khomeini (1979) a imposé sa vision théocratique, transformant les institutions et les symboles nationaux. Tout au long de son discours, il est revenu sur les transformations radicales imposées à l'Iran : la conversion de l'Assemblée Consultative Nationale en Assemblée Consultative Islamique, le remplacement de l'armée nationale par le Corps des Gardiens de la révolution islamique, et la substitution du Lion et du Soleil sur le drapeau par des références religieuses. Reza Pahlavi a souligné que cette alliance n'a pas seulement pris l'Iran en otage, mais cherche à s'étendre bien au-delà du Moyen-Orient. « Cette expansion va bien au-delà du Moyen-Orient. Chaque jour, nous voyons des images angoissantes des conséquences que l’expansion de ce régime a entraînées jusqu’en Europe et en Occident ». Les attaques contre des universités prestigieuses, le soutien aux cellules terroristes en Europe, et l'influence criminelle en Amérique latine sont autant de manifestations de cette stratégie d'expansion, rappelle le prince impérial.
Un président réformateur qui n'en serait pas un
Il a également critiqué les médias occidentaux pour avoir souvent ignoré ou minimisé cette menace. Il a mis en garde contre la présentation erronée du nouveau président iranien comme un réformiste : « [Massoud Pezeshkian] n’est rien de tel. Il n’est rien d’autre qu’un loyaliste et un laquais de ce régime et un partisan de son idéologie radicale et impérialiste ». Selon lui, l'essor de l'islam radical est directement lié à la révolution islamique de 1979. « Le problème qui a commencé en Iran doit y être résolu. Mais ne confondez pas cela avec une guerre entre l’Iran et l’Occident, ni avec un appel à une telle guerre.». Pour le prétendant au trône du Paon, il s'agit désormais de lutter contre une menace commune et de rejeter fermement tout mouvement qui soutiendrait une telle idéologie mortifère.
Ne pas refaire les erreurs en Afghanistan. La solution passe par le retour de la monarchie.
Lors de son discours, le fils du Shah est également revenu sur les événements en Afghanistan, notamment les négociations qui ont eu lieu après les attentats du 11 septembre 2001.Il a rappelé que 70% des membres du Parlement tribal (Loya Jirga) souhaitait le retour du roi Mohammed Zaher Shah (1914-2007), notamment parce qu’il restait encore un symbole d’unité pour un peuple qui aspirait à retrouver la paix dans un pays meurtri par des décennies de conflits. Le prince Reza Pahlavi a pointé du doigt les erreurs de Washington dans son appréciation de la situation géopolitique et a regretté les pressions exercées sur la Loya Jirga par l’administration du Président Bush qui, durant les négociations de Bonn (novembre-décembre 2001), a fini par imposer le président Hamid Karzaï à la tête de l’État, pourtant loin de faire l’unanimité. L’ancien ministre de la Justice, Abdul Satar Sirat, avait en effet plaidé pour un système parlementaire et avait préconisé la restauration de la monarchie avec le soutien de l’Europe. Une solution refusée par les États-Unis. « En imposant une construction occidentale inauthentique à une société dotée de ses propres traditions, normes et moyens de gouvernance, le résultat n’a donné que corruption, chaos et l’effondrement de l’État. Ce fut une erreur dévastatrice dont nous continuons de constater les conséquences aujourd’hui », a déclaré le fils du dernier Shah d’Iran. Un avertissement adressé aux Américains alors que les États-Unis esquissent déjà un embryon d’État libre après la chute des mollahs qui se fait attendre. Le prince impérial n’entend pas rentrer dans les wagons de l’étranger ni voir sombrer son pays dans une guerre civile comme cela a été le cas en Irak à la chute du Président Saddam Hussein (2003).
Contiuer la lutte et réveiller l'Europe qui reste aveugle aux dangers
Il a exprimé son espoir en rappelant aux nombreux participants présents à cette occasion, journalistes, politiques et représentant religieux, qu’il « y a une armée qui se lève contre cette idéologie empoisonnée,cette alliance contre-nature. Cette armée, c’est le peuple iranien, la nation iranienne unie ». Malgré les années de répression, les Iraniens restent profondément attachés à leur pays et sont déterminés à le libérer. En appelant l'Occident à soutenir cette lutte, il a déclaré : « Ce réveil national est un projet iranien, et non quelque chose à concocter à Washington, Londres, Berlin ou Paris. ». Il a demandé aux occidentaux de cesser d'apaiser le régime iranien en l'enrichissant et de prendre position fermement contre son idéologie radicale.
Le discours du prince Reza Pahlavi à Washington a résonné comme un appel urgent à l’action. Il a exhorté les nations occidentales à soutenir le peuple iranien dans sa quête de liberté et de souveraineté, soulignant que cette lutte contre une idéologie destructrice est un combat commun. En ces temps troublés, son message est clair : l'unité et la vigilance sont essentielles pour préserver la civilisation occidentale face à une menace croissante qui ne cesse de grandir et qui est déjà installée au sein de divers mouvements de Gauche en Europe.
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