C’est une interview qui n’est pas passée inaperçue dans les médias internationaux. Alors que cette semaine, l'ultraconservateur Ebrahim Raïssi a pris ses nouvelles fonctions comme nouveau dirigeant de la République islamique d’Iran, le prince Reza Pahlavi a déclaré à l'AFP qu’il était « temps que le coup de grâce soit donné au régime des mollahs ». Appelant l’Occident à aider les « iraniens à enfoncer le dernier clou du cercueil de cette république » le prétendant au trône a assuré que son pays était « au bord de l’implosion » et qu'il était prêt à assumer son destin. Le dernier fils du Shah a appelé l'opposition iranienne à s'unir au sein d'une Assemblée constituante des forces démocratiques et laïques.
« Nous avons la possibilité de lui donner le coup de grâce. Et nous ne demandons pas au monde de le faire à notre place. Les Iraniens veulent le faire, ils ont juste besoin d'un peu d'aide ». Dans une interview accordée à l’Agence France Presse (AFP), le prince Reza Shah Pahlavi a demandé aux pays occidentaux d’apporter une aide logistique aux manifestations qui secouent de nouveau l’Iran et réprimées dans le sang. Une déclaration qui intervient au moment où Ebrahim Raïssi, un ultraconservateur récemment élu président de la République islamique, a pris ses fonctions de dirigeant du pays mardi dernier. « N'investissez pas dans le régime iranien et mettez en place un fonds de soutien pour financer les travailleurs qui font grève et qui ont déclenché une campagne de désobéissance civile sans aucune violence » a plaidé le fils ainé du dernier Shah lors de son interview.
« Un boucher et un criminel qui devra être jugé un jour pour crimes contre l'humanité ». Agacé par l'annonce de la présence d’un représentant de l’Union européenne à la prestation de serment du président Ebrahim Raïssi, évoquant « une gifle [de Bruxelles] et un coup de poignard au peuple iranien », le prince Reza Shah Pahlavi a rappelé que le régime iranien faisait tirer sur ses compatriotes dont le seul crime était « d’avoir soif ». Depuis des semaines, l’Iran est victime d’importantes pénuries d’eau et la colère monte de plus en plus dans l’ancienne Perse que certains experts jugent au bord de l’insurrection. Une nouvelle fois. « Un régime à l’agonie » dont le prince a plusieurs fois annoncé la chute sans que cela se produise pour autant et qui multiplie les actions de lobbys auprès de divers mouvements politiques. Mais pour le prétendant au trône, les choses ont changé car « cette fois-ci, le régime tire ouvertement sur ses fils ». « Penser que ceux qui font eux-mêmes partie du problème vous apporteront une solution, c'est de la folie » renchérit le prince Reza Shah, accusé de tous les complots par le régime de Téhéran.
Le prince Reza Shah Pahlavi s'est déjà déclaré prêt à assumer les fonctions que les iraniens décideront de lui donner. Mais avec le concours des forces de l’opposition qu’il appelle à se réunir au sein d’une conférence multiplartite. Refusant toute intervention des forces armées américaines et moquant la décision du président Joe Biden de reprendre les négociations sur l’accord nucléaire avec les cléricaux, le prétendant a réaffirmé que seule une « Assemblée constituante des forces démocratiques et laïques devrait décider de l'avenir de l'Iran ». Opposée au retour des Pahlavi, Mariam Radjavi, leader du Conseil national de la résistance iranienne (CNRI) interrogée à son tour par la chaîne I24, a affirmé que « le régime des mollahs est dans l’impasse et menacé d'un renversement, le peuple et la résistance marchent vers la victoire et l’Iran sera libre». « Républicain par nature », le fils du Shah s’est dit favorable à l’instauration « d’une monarchie élective mais basée sur une démocratie séculaire ».
Copyright@Frederic de Natal