Reza Pahlavi exhorte Donald Trump à éviter le piège de Téhéran
Reza Pahlavi exhorte Donald Trump à éviter le piège de Téhéran
Le prince Reza Pahlavi a mis en garde le président américain Donald Trump contre les manœuvres diplomatiques de la République islamique d’Iran. Il exhorte les États-Unis à ne pas se laisser berner par un pragmatisme de façade qui, selon lui, ne ferait que renforcer l’instabilité au Moyen-Orient.
Leader de l'opposition iranienne en exil, le prince héritier Reza Pahlavi, 64 ans, s'est directement adressé au nouveau président américain Donald Trump. Il lui a lancé un avertissement en l’exhortant à ne pas tomber dans le piège des ouvertures diplomatiques de la République islamique d’Iran. Lors d’un discours prononcé le 28 janvier 2025, au National Press Club de Washington, il a dénoncé une stratégie visant à tromper la communauté internationale sous couvert de pragmatisme.
« Dans les semaines et les mois à venir, vous verrez un visage différent de la République islamique », a-t-il déclaré. « Elle ne parlera pas le langage du djihad, de la prise d’otages ou du chaos, mais celui de la négociation, de l’intérêt mutuel et du pragmatisme. », a ajouté le prince. Un changement qu’il juge purement tactique et destiné à détourner l’attention des véritables intentions du régime.
Let me address this directly and frankly: Mr. President, anyone telling you that you have to sacrifice the lives of your brave troops to see change in Iran and a peaceful Middle East is lying to you.@POTUS@realDonaldTrumppic.twitter.com/oZmrucTWRK
Alors que le président iranien Masoud Pezeshkian s’est dit favorable à des négociations avec la nouvelle administration Trump concernant le programme nucléaire de Téhéran tout en restant sceptique sur son issue, Reza Pahlavi rappelle que la République islamique demeure, selon lui, le principal obstacle à la paix au Moyen-Orient. « Les États-Unis ont le choix : utiliser cette opportunité historique pour modifier fondamentalement la trajectoire du Moyen-Orient et du monde, ou tomber dans le piège d’un régime radical, perpétuant ainsi son influence déstabilisatrice », a-t-il averti.
Le prince en exil estime que la situation régionale offre une chance unique de transformation. La déstabilisation du Hamas à Gaza, la fragilité du régime syrien de Bachar al-Assad et l’affaiblissement du Hezbollah au Liban pourraient, selon lui, conduire à une refonte en profondeur du Moyen-Orient vers « la paix, la prospérité et la stabilité ».
Un appel à la fermeté sans intervention militaire
Si Reza Pahlavi prône une politique de pression maximale contre Téhéran, il exclut toute nécessité d’intervention militaire américaine. « M. le Président, quiconque vous dit que vous devez sacrifier la vie de vos braves soldats pour voir le changement en Iran et un Moyen-Orient pacifique vous ment », a-t-il assuré. Il estime que le peuple iranien lui-même renversera le régime en place, qu’il qualifie de « chef de guerre mondial ».
Dans une lettre précédemment adressée à Donald Trump, le fils du dernier Shah d'Iran a réaffirmé que la nature du régime iranien n’avait pas changé en 45 ans et ne changerait pas dans les décennies à venir. Le sénateur Marco Rubio, choisi par le dirigeant américain pour le poste de secrétaire d'État, a déclaré que les États-Unis ne devraient pas exclure tout accord avec l'Iran qui conduirait à la paix et à la sécurité au Moyen-Orient, faisait écho aux propos du nouveau locataire de la Maison blanche qui ne semble pas enclin à vouloir intervenir militairement en Iran comme il l'avait suggeré lors de son premier mandat (2016-2020).
Alors que la nouvelle administration américaine s’apprête à redéfinir sa politique vis-à-vis de l’Iran, l’avertissement du prince héritier intervient comme un rappel que derrière les discours diplomatiques, la République islamique pourrait poursuivre ses ambitions régionales et nucléaires.