Le prince Reza Pahlavi, prétendant au trône du Paon, est intervenu au Sommet pour les droits de l'homme et la démocratie. Sous la clameur de ses partisans, il s’est posé en prochain dirigeant de transition d’un Iran libre et a appelé l’Occident à soutenir ses actions.
Au cœur du fief des droits de l’homme, le prince Reza Pahlavi, fils aîné du dernier Shah d’Iran, 64 ans, a porté la voix d’un peuple enchaîné mais toujours debout. Invité au Sommet pour les droits de l'homme et la démocratie, organisé à Genève le 18 février 2025, il a livré un discours puissant et poignant, appelant à l’union pour renverser la République islamique et rebâtir un Iran libre et prospère.
Un combat pour la liberté et la justice
Dès l’ouverture de son discours, le prince Reza Pahlavi a tenu à saluer « les milliers de mes compatriotes venus du monde entier » pour témoigner de leur engagement en faveur de la libération de l’Iran. Dans ce lieu hautement symbolique qu’est cette ville suisse, il a dénoncé les crimes de la République islamique et rappelé les sacrifices du peuple iranien.
Revenant sur les soulèvements populaires de 2017 et 2019, il a souligné que les Iraniens ne demandaient plus de simples réformes, mais bien la chute du régime en place. Il a rappelé les massacres de novembre 2019, où « le régime a tué plus de 1 500 manifestants », ainsi que les emprisonnements et tortures qui ont suivi. L’onde de choc de ces mouvements de protestation a trouvé un nouvel élan en 2022 avec la révolte des femmes iraniennes à la suite de l’assassinat de la jeune étudiande Mahsa Amini, décédée peu de temps après son arrestation pour port de voile non respeceté. Le prince a salué le courage de ses compatriotes et dénoncé les tentatives du régime de diviser le peuple sur des bases ethniques . Les manifestants ont répondu en scandant : « De Zahedan au Kurdistan, je donne ma vie pour l’Iran.’ C’est la voix d’une nation unifiée. » ou encore son nom. Une clameur qui a fait fondre en larmes le fils du Shah.
Un régime criminel, une menace mondiale
Au-delà de la répression en Iran, Reza Pahlavi a mis en lumière les exactions du régime à l’international. Il a dénoncé l’usage des ambassades iraniennes comme « bases d’espionnage et de terrorisme », les prises d’otages orchestrées par Téhéran pour du chantage diplomatique, et la destruction systématique de l’environnement. « Je considère la justice environnementale comme l’un des droits fondamentaux de mes compatriotes », a-t-il affirmé en pointant la disparition du lac d’Ourmia et la pollution meurtrière qui asphyxie les grandes villes iraniennes.
Reza Pahlavi a également rappelé l’absurdité de la situation énergétique d’un pays aux deuxièmes plus grandes réserves de gaz au monde, mais qui « subit des coupures d’électricité massives, plongeant des hôpitaux, des entreprises et des foyers dans l’obscurité ». Il a aussi déploré l’appauvrissement dramatique des Iraniens, réduits à lutter pour leur simple survie. A l'extérieur, un millier de monarchistes manifestaient aux bords des quartiers suisse de l'ONU.
Une stratégie pour l’avenir
Convaincu que la chute du régime est inéluctable, le prince a détaillé sa stratégie pour une transition vers un Iran démocratique et prospère : mobiliser les réseaux de résistance en Iran ; unifier la diaspora iranienne ; pousser les gouvernements du G20 à exercer une pression maximale sur Téhéran ; encourager les défections au sein du régime ; préparer un plan de stabilisation politique et de reconstruction du pays.
« Je ne fais pas cela pour moi, ni pour un poste ou un pouvoir, mais par devoir patriotique », a-t-il assuré, appelant la communauté internationale à s’engager aux côtés du peuple iranien. « Nous ne demandons pas votre pitié. Nous demandons votre partenariat. » , a ajouté Reza Pahlavi.
Une nation unie face à la tyrannie
Le prince a également rappelé les atrocités du régime envers les minorités religieuses et culturelles, ainsi que sa tentative d’effacer l’histoire et l’identité iranienne. « Nous ne permettrons jamais que notre nation soit divisée », a-t-il affirmé avec force. Face à ses détracteurs, le prince balaye toute accusation similaire concernant le règne de son père, Mohammed Reza Shah, renversé par une révolution en 1979 . Le fils du Shah estime ne pas être redevable de certaines erreurs du passé. 22% d'Iraniens souhaiteraient aujourd'hui le retour de la monarchie.
Alors que le Sommet de Genève a offert une tribune aux voix opprimées, Reza Pahlavi a conclu son discours en réaffirmant l’aspiration indomptable du peuple iranien à la liberté. Loin d’un appel à la victimisation, son message était celui d’un combat pour la justice, la dignité et la renaissance d’une nation.
L’Iran d’après, celui que Reza Pahlavi appelle de ses vœux, ne sera pas seulement libre, mais aussi porteur de valeurs universelles. Face à l’indifférence ou la complaisance, il a posé une question simple et essentielle à la communauté internationale : « Allez-vous nous soutenir ? ». Un héritier devenu plus que jamais l’interlocuteur d’un peuple et la voie de la liberté.
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