« La République islamique constitue une menace pour toute nation ou tout peuple qui ne souscrit pas à son idéologie ou qui ne se soumet pas à sa volonté. C'est pourquoi, avant tout, elle constitue une menace pour le peuple iranien ». Le prince Reza Pahlavi Shah II est énervé. Selon divers médias, le nouveau président américain Joe Biden aurait décidé de rejoindre l’accord nucléaire conclu avec l’Iran alors que les Etats-Unis s'en étaient retirés sous la mandature de Donald Trump. Pour le prétendant au trône du Paon qui ne décolère pas, il évoque « une grave erreur » de la part du nouveau dirigeant démocrate et un dégel diplomatique qui serait un mauvais signe envoyé à l’opposition iranienne qui espère depuis trois ans que le régime des ayatollahs chute. « Les États-Unis ne devraient pas céder au chantage nucléaire » affirme le fils de Mohammed Reza Pahlavi qui s’explique dans une longue interview aux quotidiens hébreu « Israel Hayom » et américain « Newsweek ».
Le prince Reza Pahlavi Shah est toujours convaincu que la fin du régime des ayatollahs est proche. Depuis plus de trois ans, les manifestations ont succédé aux manifestations contre la vie chère en Iran, toutes réprimées avec violence, le sang et dans le silence le plus complet de la communauté internationale qui tente de sauver l’accord nucléaire conclu sous l’administration du président Barack Obama. « La décision de la nouvelle administration [ le président Joe Biden-ndlr] de montrer des gages avant même son entrée en fonction a poussé le régime à augmenter son enrichissement de matière première qui lui permettrait de confectionner une bombe nucléaire multipliant ses menaces » sur les démocraties a déclaré le prétendant au trône du Paon au magazine « Newsweek ». « Les États-Unis ne devraient pas céder à ce chantage nucléaire » poursuit le fils du dernier Shah d’Iran qui craint que « l’enthousiasme de Joe Biden pourrait être une opportunité pour Téhéran » de revenir sur le devant de la scène internationale. « Le peuple iranien continuera de souffrir de la corruption, de l'incompétence et de la répression brutale » prévient le prince Pahlavi. « Si le régime se souciait vraiment des Iraniens, il cesserait de financer les bombes utilisées pour tuer les enfants syriens et il achèterait du pain pour les Iraniens » affirme le prince impérial qui avait pourtant espérer, dans une lettre adressée au nouveau président américain, que Joe Biden « s’engagerait à faire progresser la démocratie et les droits de l'homme à l'étranger ». « Je souhaite vous transmettre l'espoir et l'attente de mes compatriotes, souhaitant que vous et votre administration serez solidaires avec eux alors qu'ils poursuivent leur lutte contre une dictature médiévale brutale » avait écrit Reza Pahlavi.
Reza Shah est confiant dans l’avenir mais reste aussi amer par l’attitude de l’ancien président Donald Trump. « L’ancien président n'a pas tenu ses engagements vis-à-vis des Iraniens. La campagne de pression maximale a réussi à affaiblir le régime, mais elle a été incomplète car elle ne s'est pas accompagnée d'un soutien maximal ou d'une solidarité directe avec le peuple iranien dans son mouvement démocratique » regrette le fils de l’impératrice Farah Diba. Un manque d’unité aussi dans une partie de l’opposition qui refuse de lui reconnaître le moindre leadership. Il reste une figure influente de la diaspora iranienne, mais pour beaucoup, le nom de sa famille reste à jamais associé à l'oppression. Son père, Shah Mohammad Reza Pahlavi, a supervisé la répression généralisée des opposants politiques menée par la tristement célèbre police secrète SAVAK. « Le jugement de cette période appartient à l'histoire et au peuple iranien » répond le prince. « Si vous écoutez les chants de mes compatriotes dans les rues du pays à propos de ma famille, vous aurez une idée de ce qu'ils pensent « ajoute-t-il, faisant référence aux nombreux slogans pro-monarchiques scandés lors des manifestations ces dernières années.
Le retour de la monarchie ou de la démocratie passera-t-elle par une alliance avec Israël ? Les deux nations se regardent actuellement en chiens de faïence. Cela n’a toujours pas été le cas. Sous le régime impérial, l’Iran a été le deuxième pays musulman à reconnaître l’état hébreu et a assimiler le sionisme au racisme. Les deux pays ont même noué une alliance militaire et ont ouvert des ambassades respectives. Le prince Pahlavi poursuit sur sa lancée. « Pendant quatre décennies, les puissances occidentales ont cru que ce régime changerait son comportement. Il ne le fera pas. Les Iraniens savent que le régime n'est pas guidé par nos intérêts nationaux mais par ses propres intérêts criminels corrompus » fustige-t-il lors de son interview à « Israel Hayom », accusant le régime islamique de « tenter de réaliser son expansionnisme régional ». Il prévient Jérusalem que tant que « le régime des ayatollahs gouvernera l'Iran, il n’y aura aucune une chance de normaliser les relations avec Israël » affirme Reza Shah. « Le régime nie l'Holocauste et appelle à la destruction d'Israël parce que tout dégel, ouverture, échange économique ou culturel impliquera un transfert massif de pouvoir des idéologues aux partisans de la raison. Le régime a besoin de l'ennemi pour maintenir le pouvoir. Le peuple iranien à un désir de paix avec Israël comme toutes les nations de la région et au-delà qui respectent notre souveraineté » dit le prince impérial. « La relation biblique de l'Iran avec le peuple juif est profondément gravée dans notre civilisation et notre histoire et sera évidemment ravivée une fois que cela le régime est parti » renchéri Reza Shah.
« Au cours des trois dernières années, le changement a été si radical que seuls quelques-uns en Iran croient encore que la jeune génération tolérera longtemps ce régime oppressif de l’âge des ténèbres. De plus en plus, nous assistons à des défections au sein des forces armées » croit savoir le prince. « C'est essentiel car cela permettra, au bon moment, aux forces armées de se tenir aux côtés du peuple et de permettre une transition pacifique. C'est mon objectif depuis plusieurs décennies et j'ai toujours appelé à cette réconciliation nationale » poursuit le prince qui tient à rassurer : « Je n'ai aucune ambition personnelle, c'est pourquoi de nombreux Iraniens m'écoutent et me font confiance. Si je symbolise quelque chose pour mes compatriotes, il ne s'agit pas d'un retour dans le passé, il s'agit d’une nouvelle vision d’avenir que je propose » déclare Reza Shah qui travaille depuis l'étranger afin de mettre en place une transition pacifique vers une véritable démocratie et peut-être la couronner à court-terme.
Copyright@Frederic de Natal