Fils du dernier Shah d’Iran, le prince Reza Pahlavi s’est progressivement imposé comme le leader de l’opposition. Potentiellement appelé à diriger la future transition démocratique en cas de chute du régime islamique, le prétendant au trône du Paon a pris sa plume et s’est adressé à ses compatriotes pour la date anniversaire de la mort de Masha Amini. Une étudiante arrêtée pour avoir mal ajusté son voile dont le décès a eu lieu dans des circonstances troubles toujours non élucidées.
Depuis 1979, le prince Reza Pahlavi, 62 ans, est réfugié aux États-Unis. Héritier d’une dynastie qui a fondé l’Iran moderne avant que l’ancienne Perse ne se soit recouverte d’un voile obscurantiste lors de la chute de la monarchie et l’arrivée des mollahs au pouvoir, le fils aîné du Shah n’a eu de cesse tout au long de sa vie de se battre pour le retour à la démocratie. Devenu le leader de l’opposition, la bête noire du régime islamique, depuis le début du soulèvement, il y a un an, il bat campagne auprès de la communauté internationale afin que celle-ci se mobilise derrière la diaspora et mette en place un véritable boycott qui prendrait en étau et étoufferait Téhéran. C’est la mort de Masha Amini, le 16 septembre 2022, une étudiante kurde, survenue dans d’étranges circonstances, arrêtée pour un port de voile mal ajusté, qui a déclenché de vastes manifestations contre la théocratie. Toutes ont été rapidement réprimées dans le sang.
Masha Amini, « devenue le symbole d’une nation en rupture avec les lois moyenâgeuses du régime qui la gouverne »
Invité sur les plateaux de télévision, communiquant régulièrement avec les Iraniens victimes des exactions perpétrées par les gardiens de la Révolution, le prince Reza Pahlavi est également une plume. Pour l’anniversaire de la mort de Masha Amini, « devenue le symbole d’une nation en rupture avec les lois moyenâgeuses du régime qui la gouverne », il a publié un éditorial dans le quotidien suisse Le Temps. « Malgré les arrestations, les tortures et les exécutions, les actes de désobéissance civile n’ont pas cessé. Malgré la vague d’empoisonnements qui a touché près de mille écoles à travers le pays, de nombreuses femmes sortent sans le foulard obligatoire et de nombreux hommes s’associent à leur combat. Ensemble, dans les rues, jusque tard dans la nuit, bravant les interdits et défiant un pouvoir qui réprime les instants de joie et de partage, ils se réunissent pour chanter, danser et jouer de la musique » s’est félicité le prince Pahlavi. Appelant ses alliés internationaux à cesser de travailler avec les mollahs, « le régime a montré que ses relations ne pouvaient être fondées que sur la défiance, le conflit et l’instabilité » écrit le fils du Shah Mohammed Reza et de l’impératrice Farah Pahlavi.
Le prince Pahlavi appelle la communauté internationale à faire pression sur le régime de Téhéran
Leurs « crimes ne resteront pas impunis et les dignitaires de ce régime doivent le savoir : ils en répondront un jour prochain devant la Cour pénale internationale » affirme le prétendant au trône et qui réclame que les mollahs soient inscrits sur la liste des organisations terroristes par l’Union européenne (UE). « Depuis plusieurs semaines, les appels à manifester en masse à travers le pays le 16 septembre inondent les réseaux sociaux. Les Iraniens se préparent une nouvelle fois à affronter leur destin. Bien qu’ils sachent ne pouvoir compter que sur eux-mêmes, le soutien de la communauté internationale irait dans le sens de l’histoire. Ils demandent en tout état de cause que leurs bourreaux ne bénéficient d’aucune indulgence » poursuit le prince Reza Pahlavi. » « A l’image de l’Afrique du Sud – qui s’est libérée de l’apartheid grâce au combat de son peuple et grâce à une mobilisation internationale –, le combat contre le totalitarisme islamiste constitue le défi du XXIe siècle dont le peuple iranien est à l’avant-garde. Les jours et les semaines qui viennent mettront chacun face à ses responsabilités. Et le grand peuple d’Iran, lui, sait qu’il est à la veille d’une victoire historique sur un régime anti-iranien » martèle une nouvelle fois le prince.
Un prince contesté mais constant dans la voie choisie pour le retour de la démocratie
Reza Pahlavi qui peut également compter sur le soutien de son cousin. Invité aux côtés de l'impératrice Farah et la princesse Noor Pahlavi au Sénat français, le prince Davoud Pahlavi n’hésite pas à prendre la parole comme dernièrement en Italie lors d’une conférence où il a accusé le régime iranien actuel d’être un « État nazi et mafieux ». Si divers rassemblement ont eu lieu en hommage à Masha Amini dans différentes capitales occidentales comme le montre « X « (anciennement Twitter), appelant au retour de Reza Pahlavi, plusieurs actions ont également eu lieu en Iran comme l’installation d’une banderole ornée du portrait du fondateur de la maison impériale au-dessus d’une autoroute très fréquentée. Bien que l’opposition peine à se fédérer complètement (certains mouvements reprochant à l’héritier de « n’avoir jamais pris ses distances avec le règne autoritaire de son père »), le prince Pahlavi demeure constant dans la voie qu’il a adoptée. Seule la détermination et le courage de ses compatriotes contribueront à renverser le régime islamique et permettre la mise en place d’un gouvernement d’union nationale démocratiquement élu.
« Notre révolution nationale va gagner et le train iranien sera de retour sur le rail du progrès et de la civilisation » a assuré le prince Pahlavi dans un message enregistré et mis en ligne sur ses propres réseaux sociaux. Le fils du Shah a assuré qu'il n'entendait pas restaurer la monarchie à son retour mais n'a pas exclu de faire poser la question par référendum.
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