« La République islamique a souillé le nom de l’Iran par la prise d’otages, la terreur, la mort de mes compatriotes. Nous devons libérer notre pays pour qu’une fois de plus, l’Iran soit défini par la croissance, la prospérité, le développement, le progrès, la paix et la coopération scientifique ». C’est un anniversaire bien terne pour la maison impériale d’Iran. Le 16 janvier 1979, le shah Reza Pahlavi fuyait son pays. Quarante-deux ans plus tard, le prince Reza Shah II, prétendant au trône du Paon, n’a toujours pas réussi à revenir dans son pays et la « révolution des œufs », porteuse d’espoirs, a été réprimée très violemment par le régime islamique. Avec le départ de la Maison blanche du président Donald Trump, les Pahlavi perdent également un de leur plus gros soutien politique.
Plus aucune vidéo, plus aucune photo de manifestations en faveur du shah ne circulent désormais sur les réseaux sociaux. Débutée fin 2017, il aura fallu presque trois ans pour que le régime des Ayatollahs arrive à réprimer les nombreuses émeutes qui ont éclatées dans tout l’Iran afin de protester contre la chute des prix dues à l’embargo américain et la privation des libertés. Porteuse d’espoirs, « la révolution des œufs » avait été largement médiatisée et avait surpris tout le monde par son ampleur. Rapidement, les regards s’étaient tournés vers le prince Reza Shah Pahlavi dont le nom était régulièrement scandé par les manifestants. Arrestations, enlèvements, assassinats, la mouvance monarchiste (comme les citoyens anonymes) a payé un lourd tribut à cette révolution qui n’a obtenu qu’un faible soutien de l’Europe indifférent au sort de l’Iran, privilégiant le tout pétrole et les accords liés au nucléaire. En dépit de diverses rencontres avec des députés et des sénateurs américains, communiqués relayés sur tous les réseaux sociaux, le prince Reza Shah n’a pu convaincre. Promesse de campagne et option assumée, le président Donald Trump a préféré finalement s’accentuer sur un réchauffement des relations avec la Corée du Nord que de se lancer dans une aventure hasardeuse en Iran. Il est peu probable que la prochaine présidence démocrate ne soutienne un projet de renversement du gouvernement de Téhéran
Les Pahlavi trainent les fantômes de l’empire derrière eux depuis 1979. Le prince Reza Shah est suivi par 600 000 personnes sur sa page Facebook et l’objet de toutes les accusations et complots par le régime des mollahs qui continuent de le craindre. Les déclarations se succèdent aux déclarations, les interviews aux interviews et les projets aux projets (comme celui appelé « Phoenix ») mais ceux-ci n’ont plus l’effet escompté. Le prince Reza Shah continue malgré tout d’appeler à l’unité et au soulèvement. « Cette année, le régime a privé les Iraniens de toute célébration, mais il ne nous a pas privés de notre détermination à lutter pour la liberté et à récupérer notre pays. Chaque jour, le mouvement pour la démocratie en Iran devient plus uni dans l’effort national et nous ne faiblirons jamais » a rappelé le prétendant au trône du Paon au soir du 31 décembre. « Les crimes contre l'humanité de la République islamique ne doivent pas être approuvés ou encouragés par des négociations ou des accords qui ignorent les droits fondamentaux du peuple iranien » poursuit le prince qui regrette le peu de soutien reçu de la part de ses partenaires internationaux. Le 13 janvier, l’ayatollah Hassan Rohani, président de la république islamique d'Iran, a déclaré avec provocation que « le départ du shah avait marqué la fin du colonialisme en Iran et que celui de Trump marquait la fin d'un autre dictateur en Amérique ».
« La République islamique rançonne et prend en otage l'Europe par le biais d’un chantage nucléaire. Tant que l'Europe répondra par des déclarations insensées suivies d'ouvertures commerciales, elle continuera à permettre les attaques de ce régime contre ses intérêts stratégiques et son peuple » déplore, lucide, le fils de la Shabanou Farah Pahlavi. Le 8 janvier, les mollahs ont annoncé qu’ils interdisaient l’entrée des vaccins britanniques et américains sur le sol iranien, affirmant « qu’ils ne croyaient pas en leur efficacité ». « La République islamique a souillé le nom de l’Iran par le sabotage, la prise d’otages, la terreur, la mort de mes compatriotes. Nous devons libérer notre pays pour qu’une fois de plus, l’Iran soit défini par la croissance, la prospérité, le développement, le progrès, la paix et la coopération scientifique » a appelé une nouvelle fois le prince Reza Shah. Reconnu par une partie de l’opposition mais illégitime pour une autre qui n’entend pas favoriser le régime impérial en cas de restauration de la monarchie, le prince Reza Shah Pahlavi l'assure, e sont les iraniens qui décideront démocratiquement du régime qu'ils souhaitent.
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