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Mohamed Anwar Hadid, héritier d'une maison princière de Palestine

La famille de l'entrepreneur à succès Mohamed Anwar Hadid règne sur l'immobilier de luxe, les réseaux sociaux et le mannequinat. Elle descend directement du prince Dahir al-Umar al-Zaydani dont la dynastie a régné sur la Palestine et dont l'histoire a croisé celle de Napoléon Bonaparte. 

Mohamed Anwar Hadid est un entrepreneur bien connu de ceux de l’immobilier de luxe. Il est l’illustration du « self made man » qui s’est fait un nom aux États-Unis, qui construit des hôtels et des manoirs dont le design inonde tout Bel Air, célèbre quartier de Los Angeles, en Californie. Père de 5 enfants dont trois sont de mannequins de mode, Gigi, Bella, Anwar Hadid, Mohamed Anwar Hadid possède également un arbre généalogique où les branches s'entrmêlent avec l'histoire du Proche-Orient. D’ascendance palestinienne, il est l’héritier d’une maison qui a autrefois régné sur la Galilée. 

 

 

Un destin familial qui s'entremêle avec celui du Proche-Orient 

Né à Nazareth en 1948, le lieu où Jésus-Christ à vu le jour, Mohamed Anwar Hadid et sa famille ont dû fuir le Liban où ils étaient installés lors de la création d’Israël. Expulsés de leur maison par le nouveau gouvernement (épisode de la « Nakba »), il raconte volontiers en interview, comment son père a pris la décision de partir en Syrie, refusant de subir le « joug des Juifs ». « Nous avons perdu notre maison à Safad au profit d'une famille juive que nous avions hébergée lorsqu'ils étaient réfugiés en provenance de Pologne sur le bateau qui naviguait de pays en pays et que personne ne voulait les accueillir... ils ont été nos invités pendant 2 ans jusqu'à ce qu'ils fassent de nous des réfugiés et nous expulsent de notre propre maison », explique le businessman, illustration des tensions qui persistent encore au Proche-Orient, qui revendique fièrement et modestement ses origines princières.

 

 

Un nom symbole de gloire en Palestine

Mohamed Anwar Hadid est le descendant direct, par sa mère, du prince Dahir al-Umar al-Zaydani  (1869-1175) dont le non raisonne encore de toutes ses gloires en Palestine. Les parents de Dahir al-Umar était de simples collecteurs de taxe au service de la dynastie régnante du Mont-Liban. Profitant de l’affaiblissement de l’Empire Ottoman, ce guerrier réputé a décidé de se tailler une part du lion en érigeant une principauté indépendante du pouvoir de la Sublime Porte. Très rapidement, il va conquérir toute la Galilée (1730), n’hésitant pas à renverser et défaire militairement le gouverneur de Syrie, envoyé à sa rencontre pour mater sa rébellion. Dahir al-Umar al-Zaydani va rapidement moderniser son état, fortifier la ville latine d’Acre et développer le commerce du coton qu’il exporte vers l’Europe. Entouré de conseillers juifs et de Syriens catholiques, le prince Dahir al-Umar al-Zaydani prend le titre de Sheikh de Galilée. Il acquiert très rapidement la réputation d’être un homme ouvert aux autres religions qu’il prévient de toute discrimination. Irrité par ce prince rebelle, Constantinople va envoyer une forte armée mettre fin à ce règne, tâche sur son empire. Assiégé dans Acre, il tente de négocier avant de s’enfuir, poursuivi. Rattrapé, le Sheikh est décapité et sa tête envoyée au palais du Sultan Sélim III. 

Siege d'Acre en 1799 @wikicommons

Une maison prestigieuse qui se lie avec Napoléon Bonaparte

Sur son compte Instagram, il a publié des photos de la ville de Haïfa en noir et blanc, où était installée la famille du prince Dahir al-Umar al-Zaydani. L’histoire ne s’est pas arrêtée ici pour cette maison princière qui a joué encore un rôle durant la campagne d’Égypte de Napoléon Bonaparte. Position stratégique pour le futur Empereur de France, envoyé par le Directoire (1798), pour conquérir la terre des Mamelouks, le général Bonaparte se rapproche du prince Abbas Dahir, petit-fils du Sheikh de Galilée, pour obtenir son aide. L'ambitieux officier est persuadé que les anciens sujets de cette principauté vont le rejoindre, animée d’un sentiment de revanche. Si Abbas Dahir vient bien avec une armée, elle sera moindre que le général Bonaparte espérait qui s’est positionné sous les murailles de la forteresse d’Acre. Un siège qui se révèle un échec pour Napoléon qui doit se retirer et abandonner la Palestine, suivi par ce qui reste des fidèles d’Abbas Dahir. Une famille princière qui va perdre progressivement son influence et dès 1880, voir son domaine considérablement réduit, miné par des querelles familiales. 

Abdullah al-Tal et Wasfi al-Tal @wikicommons

Une généalogie éloquente 

Une des branches de cette famille princière va cependant participer à la création de l'émirat de Transjordanie (1921), un protectorat britannique sous le règne nominal de l'émir Abdallah et va jouéer un rôle important dans son gouvernement. Parmi les membres éminents de cette dynastie, figurent un général de la Légion arabe de Jordanie et Gouverneur de Jérusalem-Est,(1918-1973), le Premier ministre jordanien assassiné Wasfi al-Tal (1920-1971) et son père, le poète Mustafa Wahbi Tal (1899-1949). Une mémoire et une ascendance que le magnat de l'immobilier cultive toujours. « C'était et c'est toujours une belle ville », écrit-il à propos de Haïfa, ajoutant que la ville était autrefois accessible par Palestine Airways et Palestine Railways. La compagnie aérienne a cessé ses activités en 1940 lorsque ses avions ont été récupérés par la Royal Air Force britannique pour être utilisés au nom de l'effort de guerre, tandis que la compagnie ferroviaire a cessé ses activités en 1948, mettant à mal l’activité économique de cette ville devenue israélienne. 

Pour autant, le fondateur de Hadid Design and Development Group, qui défend ardemment la cause palestienne sur ses réseaux sociaux,  entend juste être un lien entre passé et futur tout en incarnant le présent sur lequel il règne assurément avec sa famille. La revanche d’une dynastie dont les haut-faits de gloire restent encore dans le subconscient des Palestiniens. Un peuple qui se cherche toujours son État et la reconnaissance de son histoire. 

Copyright@Frederic de Natal

Date de dernière mise à jour : 15/10/2024

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