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Abdallah II prend acte du changement de régime en Syrie

Le roi Abdallah II acte la chute du régime du Président syrien Bashar Al-Assad et appelle les futures institutions à respecter l'intégrité territoriale de la région. La Syrie a été autrefois dirigée par un membre de la Maison royale Hashemite.

Le régime du Président Bashar Al-Assad n’aura tenu que quelques jours face à l’avancée fulgurante des rebelles islamistes du mouvement Hayat Tahrir al-Cham (Organisation de libération du Levant). Lâché par ses alliés russes, abandonné par son armée en déroute, le dirigeant syrien a dû fuir le Palais présidentiel avec toute sa famille, le 7 décembre 2024. Le roi Abdallah II de Jordanie a réuni en urgence son Conseil national de sécurité.

Le roi Abdallah II et  le prince Hussein @RHC

Une décennie de solidarité jordanienne

Lors de cette session extraordinaire, le monarque Hashemite a annoncé qu’il se tenait « résolument aux côtés du peuple syrien et qu’il respectait sa volonté comme ses choix ».  Présidant la réunion, le roi Abdallah II a souligné l’importance cruciale de préserver la sécurité et la stabilité de la Syrie tout en évitant un éventuel chaos susceptible d’entraîner de nouvelles tensions. « La priorité aujourd'hui est d’assurer la sûreté des citoyens syriens et de travailler de manière urgente pour stabiliser la région », a déclaré le souverain.

Depuis le début de la crise syrienne en 2011, la Jordanie est devenue une terre d’accueil pour des centaines de milliers de réfugiés syriens, démontrant un engagement humanitaire constant malgré ses propres contraintes économiques. Le roi Abdallah II a d’ailleurs tenu à rappeler que la Jordanie a offert aux réfugiés des services de base essentiels tels que l’éducation, la santé et les infrastructures sociales, au même titre que les citoyens jordaniens. « La Jordanie a toujours soutenu ses frères et sœurs syriens, en leur offrant refuge et dignité dans des moments où ils en avaient le plus besoin », a-t-il affirmé, appelant la communauté internationale à soutenir les pays hôtes confrontés à cette pression humanitaire.

Un rôle sécuritaire de premier plan

Le roi a également remercié les forces armées jordaniennes, l’armée arabe, ainsi que les agences de sécurité, pour leur rôle essentiel dans la protection des frontières du royaume. Face aux risques d’infiltrations, de contrebande et d’instabilité régionale, les militaires jordaniens ont multiplié leurs efforts pour préserver l'intégrité du royaume.

« Nos forces armées continueront de protéger la Jordanie et les Jordaniens, quelles que soient les circonstances », a martelé le souverain, mettant en avant les sacrifices consentis par les gardes-frontières. Il a exprimé sa fierté et sa gratitude envers ces hommes et femmes qui œuvrent au quotidien pour maintenir la stabilité du royaume désormais menacée par la chute du régime syrien. Une fin de règne, la famille Al-Assad dirigeant le pays depuis 1971, qui ne sera pas sans conséquences pour le Proche-Orient et pour le continent européen. 

Le roi Faysal I de Syrie @wikicommons

Un appel à la stabilité régionale

Ce discours du roi Abdallah II s’inscrit dans une dynamique où la Jordanie joue un rôle pivot dans les efforts régionaux visant à rétablir la paix en Syrie. Le royaume Hashemite partage une frontière de plus de 375 kilomètres avec la Syrie, reste un acteur majeur des initiatives diplomatiques pour un règlement politique inclusif. Mais également une histoire dynastique commune.

En 1920, le premier gouvernement nationaliste syrien est formé et adopte le principe d’une monarchie bicamérale. L’émir Faysal Hashemite est désigné à la tête du pays qui incluait également le territoire palestinien. Mais la désignation de la France comme pays mandataire de la Syrie, ex-territoire ottoman, à la Conférence de San Remo, va bouleverser les plans des partisans de la monarchie qui entrevoient déjà la formation d’une grande Syrie. Pris en étau entre modérés et extrémistes, le monarque n’arrive pas à se faire entendre, y compris de la France ou de la Grande-Bretagne qui se partagent le défunt gâteau turc. Ses troupes défaites par la France, il doit quitter la Syrie en juillet de la même année, après 4 mois de règne. Il retrouvera bientôt un autre trône, en Irak. 

En réitérant son engagement envers la sécurité régionale, le souverain Jordanien a adressé un message clair : le retour à une paix durable en Syrie est essentiel pour éviter de nouvelles vagues de déplacements et restaurer les droits fondamentaux des citoyens syriens. Le sort du dirigeant syrien demeure incertain à cette heure.

Copyright@Frederic de Natal

Date de dernière mise à jour : 09/12/2024

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