« Je resterai fidèle à l'héritage de mes ancêtres, à Sa Majesté le roi ainsi qu'à son prince héritier, et je me mettrai à leur disposition pour les aider et les soutenir ». Dans un message adressé au roi Abdallah II, le prince Hamzah de Jordanie, accusé d’avoir participé à un « complot maléfique », a assuré la monarchie de sa fidélité tout en rappelant qu’il entendait garder sa liberté de parole.
Tous les regards sont désormais tournés vers le demi-frère du roi Abdallah II, en résidence surveillée et accusé d’avoir participé à un « complot maléfique » ce week-end de Pâques. Alors que le roi Abdallah II a entamé une médiation avec le prince Hamzah, ce dernier a écrit une lettre au souverain Hachémite pour lui assurer de sa fidélité dynastique. « Je resterai fidèle à l'héritage de mes ancêtres, à Sa Majesté le roi ainsi qu'à son prince héritier, et je me mettrai à leur disposition pour les aider et les soutenir » a déclaré celui qui a été prince héritier jusqu’en 2004 avant d’être dépossédé de ce titre. Hier le vice-Premier ministre Aymane Safadi a annoncé que la « sédition » avait été « tuée dans l'œuf », que les opérations militaires étaient terminées, désignant directement le prince Hamzah pour avoir collaboré avec une « puissance étrangère » ( dont il n’a pas cité le nom) dans le but de déstabiliser le royaume.
« Sa Majesté le roi Abdallah II a décidé de traiter la question du prince Hamzah dans le cadre de la famille Hachémite », a tweeté parallèlement le palais royal tout en précisant que le fils du défunt roi Hussein avait confié cette mission de médiation à son oncle le prince Hassan, lui-même longtemps prince héritier avant d’être déchu au profit de l’actuel monarque. Selon le prince Hassan, 74 ans, le prince Hamzah répondu « qu'il adhérait à l'approche de la famille », espérant une réconciliation rapide entre les deux branches de cette dynastie qui règne sur la Jordanie depuis 1949. Une crise sans précédents pour les Hachémites et un coup de semonce qui va les contraindre à accélérer un processus de réformes afin d’éviter les bruissements d’un « Printemps arabe » auquel elle a toujours su échapper. Des zones d’ombre demeurent autour de ce putsch dont on ne sait pas véritablement qui a tiré réellement les ficelles, bien que le gouvernement affirme avoir en sa possession tous les enregistrements qui prouvent l’implication de diverses personnes dans cette tentative de coup d’état.
Toutefois, le prince Hamzah entend garder sa liberté de parole. Dimanche, l'opposition jordanienne a publié un nouvel enregistrement dans lequel, un brin provocateur, Hamzah a déclaré qu'il n'obéirait pas aux ordres des autorités. « Je ne veux pas faire d’esclandres pour le moment » a-t-il déclaré dans l'enregistrement audio publié sur Twitter, « mais je ne vais pas obéir à leur interdiction de sortie encore moins, ils ne pourront m’empêcher de parler ni de communiquer avec les gens. On m’autorise juste à voir votre famille. Je pense que c'est un peu inacceptable », a-t-il ajouté très agacé. Des tensions inédites dans une monarchie qui a toujours su vendre une image de stabilité à l’étranger et dont la base de son pouvoir repose principalement sur la fidélité des chefs de tribus. Selon divers experts, les dissenssions au sein de la maison royale, entre les deux frères, seraient présentes depuis un certain temps. Hamzah n’ayant jamais accepté sa déchéance , n'hésitant pas à critiquer les décisions du roi. D’autres sources évoquent également l’arrestation d’un autre membre de la maison royale sans que son nom ne soit connu.
Copyright@Frederic de Natal