Monarchies et Dynasties du monde Le site de référence d’actualité sur les familles royales

Rania de Jordanie dénonce le « deux poids deux mesures » de l'Occident

Lors d'un forum international auquel elle a participé, la reine Rania de Jordanie s'en est prise aux « deux poids deux mesures » de l'Occident dans le conflit qui secoue le Proche-Orient. Des propos qui ont précédé ceux du roi Abdallah II à la tribune de l'ONU qui a alerté sur le bilan humain de ces tragiques affrontements entre les diférents belligérants .

Lors du 50e Forum Ambrosetti, une conférence économique annuelle tenue à Cernobbio, en Italie, sous l'égide de l'Europe, organisé entre le 6 et 8 seeptembre 2024, où s'est rendue la reine Rania de Jordanie, la souveraine a fermement critiqué l'Occident dans sa gestion du conflit à Gaza. Dans sa ligne de mire, la politique de « deux poids, deux mesures » appliquée par  l'Europe comme les États-Unis, selon elle.  Une irritation qui n'est pas une première pour l'épouse du roi Abdallah II. 

La reine Rania de Jordanie déplore les souffrances incommensurables des habitants de Gaza

Duant son discours, la reine Rania a rappelé  que les Palestiniens sont soumis à une « occupation écrasante et criminelle » depuis des décennies, mais que cette réalité est souvent ignorée ou minimisée par les puissances occidentales. S'exprimant devant un auditoire international, elle a souligné l’impact de cette approche sur la confiance mondiale envers les institutions censées garantir la justice et la paix, notamment l'ONU et la Cour internationale de justice. Rania de Jordanie a souhaité mettre en lumière les souffrances incommensurables des habitants de Gaza, évoquant les bombardements massifs qui ont touché la région ces derniers mois, avec plus de 70 000 tonnes d'explosifs largués, surpassant les frappes subies par certaines villes européennes durant la Seconde Guerre mondiale. Elle a dénoncé l’obstruction des livraisons d'aide humanitaire par Israël, qui a exacerbé la crise, en particulier pour les enfants palestiniens, victimes des affres de la guerre, de la faim et des amputations.

Elle dénonce l'atitude du monde occidental dans le conflit

Elle a également rappelé que la Cour internationale de justice avait, il y a huit mois, jugé plausible que des actes de génocide soient commis à Gaza. Pourtant, l’inaction persiste, et les récentes offensives militaires en Cisjordanie ne font qu'aggraver la situation. « Les Palestiniens ont aussi droit à la sécurité et à la paix », a-t-elle insisté, citée par le Jerusalem Post, condamnant l'idée que la sécurité d'Israël prime sur celle des autres peuples. Pour la souveraine, elle-même d'origine palestinienne, le silence et la passivité de la communauté internationale face à la situation à Gaza sont non seulement hypocrites mais déshumanisants. Elle a dénoncé ce qu’elle a qualifié de « racisme anti-palestinien », une dévaluation de la vie palestinienne inacceptable à ses yeux. La reine Rania a enfin appelé à la cohérence morale de l’Occident, en demandant pourquoi l’Europe défendait activement le peuple ukrainien tout en ignorant le sort des civils de Gaza. « Que doivent penser les pays du Sud global en observant une telle inégalité de traitement ? », s’est-elle interrogée, un brin agacée et très accsuatrice envers Tel-Aviv.

Le roi Abdallah II plaide pour une meilleure aide aux Palestiniens par la communauté internationale

Des propos qui ont précédé ceux du roi Abdallah II qui s'est exprimé à son tour, à la tribune de l'Organisation des Nations unies (ONU), le 24 septembre.  « Les attaques du 7 octobre [perpétrées par le groupe terroriste Hamas-ndlr] contre des civils israéliens l’année dernière ont été condamnées par des pays du monde entier, y compris la Jordanie, mais l’ampleur sans précédent du terrorisme déchaîné sur Gaza depuis ce jour est au-delà de toute justification », a déclaré ce partenaire de l'OTAN. Tout en précisant que l’assaut d’Israël contre Gaza avait entraîné l’un des taux de mortalité les plus élevés des conflits récents et l’un des taux de famine les plus élevés causés par la guerre et a accusé le voisin de la Jordanie de mener « des niveaux de destruction sans précédent ». Le monarque Hashemite a insisté auprès de ses pairs sur le « devoir moral » du monde d’établir un mécanisme de protection pour fournir de l’aide à Gaza. « J’appelle tous les pays à se joindre à la Jordanie pour mettre en place une passerelle humanitaire internationale pour Gaza, un effort de secours massif pour fournir de la nourriture, de l’eau potable, des médicaments et d’autres fournitures vitales à ceux qui en ont désespérément besoin, car l’aide humanitaire ne devrait jamais être un outil de guerre », a plaidé le souverain, curateur des lieux saints, très concerné par le sort des Palestiniens. Une population devenue, dit-on, majoritaire, dans le royaume de Jordanie.

Aux côtés des souverains jordaniens, des dirigeants internationaux comme la Première ministre italienne Georgia Meloni ou le vice-président de la Commission européenne Josep Borrell ont également pris part à ce forum, rappelant l'urgence de trouver une issue pacifique et juste au conflit israélo-palestinien. Dans un appel final à la communauté internationale, la reine Rania a exhorté à rejeter les doubles standards et à travailler ensemble pour un avenir fondé sur la dignité humaine et la justice, aussi bien pour les Palestiniens que pour les Israéliens. 

Copyright@Frederic de Natal

Date de dernière mise à jour : 02/10/2024

Ajouter un commentaire

Anti-spam