C’est un des trois royaumes traditionnels situé dans la collectivité d’outre-mer des îles de Wallis et Futuna. Monarchie au sein de la République française, elle est sans Tuiagaifo (souverain) depuis octobre 2022. Depuis des années, cette royauté vit au rythme des destitutions de ses monarques.
Le royaume d’Alo est de nouveau secoué par une crise institutionnelle. En octobre 2022, le Tuiagaifo (roi) Lino Leleivai a décidé de démissionner de son poste de monarque de cette île, partie intégrante de la collectivité d’outre-mer de Wallis et Futuna. Désigné au sein du clan royal de Talisé pour occuper le trône, il y a 4 ans, son départ a cristallisé les tensions au sein de l’île. Son accession comme monarque avait pourtant soulevé de nouveaux espoirs sur ce territoire paradisiaque. « Présents lors de sa cérémonie d’intronisation, le préfet du Territoire et le président de l'Assemblée Territoriale avaient souligné une avancée pour le traitement des dossiers de Wallis et Futuna » évoquait même Polynésie 1ère dans une de ses éditions. En effet, depuis 2008, cette monarchie d'une superficie de 53 km2 vit au rythme des destitutions de ses souverains par le Conseil royal. Pas moins de cinq rois se sont succédé sur ce trône coutumier.
Une lutte féroce entre clans pour le trône électif d'Alo
Longtemps préservé des explorateurs européens, Alo a longtemps été en guerre contre ses voisins de Futuna. Lorsque les premiers missionnaires maristes débarquent en 1837 et jettent les bases de la future colonisation, ils s'empressent de mettre fin à ces conflits récurrents. Ils vont convertir les habitants au catholicisme et établir une théocratie qui laisse peu de place aux monarques élus, relégués au second plan. Un protectorat signé avec la France place finalement le royaume sous la dépendance de la IIIe République (1888). L’île n'est cependant pas la priorité de l’Hexagone qui attendra la fin de la seconde Guerre mondiale pour contribuer à son développement. Devenu Territoire d’Outre-Mer (TOM), sa population n’a cessé de décroître au fur et à mesure que les clans se sont livrés à des batailles rangées d'influence pour la course au trône. Un candidat a bien été désigné, mais la querelle entre les deux maîtres de cérémonies (Tu'isa'avaka et Sa'agogo) n’a pas permis son couronnement. Les clans rivalisant d’astuces pour obtenir la prédominance du protocole. En avril dernier, la fête de saint Pierre-Chanel a été bouleversée. Le kava royal (boisson issue d'une plante de la famille du poivrier sauvage-ndlr) n’a pu être versé, ébranlant toute une tradition séculaire. C’est pour l’instant le Premier ministre qui assure l’intérim du gouvernement.
Bien mal qui pourrait affirmer aujourd’hui quand aura lieu désormais le prochain sacre du roi d’Alo !?