Dans un monde en constante évolution, la question du renouvellement d'un système politique provoque toujours des débats animés. Parmi les diverses formes de gouvernance, la monarchie continue à susciter l'intérêt en raison de ses nombreux avantages, allant de la stabilité à la préservation des traditions et d’une continuité dans la gouvernance. Hebdomadaire reconnu, Le Nouvel Economiste a récemment consacré un article sur le devenir des monarchies au XXIe siècle.
Dans une ère où les formes de gouvernance sont scrutées et comparées, la monarchie continue à démontrer son utilité comme un pilier essentiel au service de la stabilité politique et de la préservation des valeurs traditionnelles. Au-delà de son aspect symbolique, la monarchie joue un rôle significatif dans le maintien de l'ordre, de la continuité et de la cohésion sociale. Dans une de ses éditions datée du 2 février 2024, Le Nouvel Economiste a décidé de se pencher sur l’utilité de ces douze monarchies encore existantes en Europe aujourd’hui. « A l’ère de la démocratie nul n’y est élu (…), à l’ère de ChatGPT, une poussiéreuse odeur de plume et de parchemin les environne, pourtant la plupart des monarques obtiennent des taux de popularité pour lesquels leurs homologues démocratiquement élus seraient prêts à tuer père et mère » écrit l’hebdomadaire qui s’amuse à faire remarque que ces royautés sont loin d’être des « foyers de tyrannie » comme elles sont souvent brocardées par l’Histoire et qui perdurent encore comme crédo au sein de divers partis politiques ou le subconscient des populations.
Des monarchies qui ne sont pas des « foyers de tyrannie »
« Des rois, des princes et un grand-duc règnent encore sur des pays par ailleurs éclairés, principalement en Europe du Nord-pensez – l’égalitaire Scandinavie, à la pragmatique Grande-Bretagne ou au Benelux sans fioritures » note Le Nouvel Economiste qui évoque un ilot de survivance étonnante alors que la majorité des monarchies ont été balayées par deux conflits mondiaux et la montée du Communisme en Europe. « Celles qui ont conservé leur trône ont perdu une grande partie de leur pouvoir et ont appris à s’adapter en devenant mécènes, hôtes des banquets d’État et coupeurs de rubans expérimentés » caricature Le Nouvel Economiste dans une forme d’ironie. Le journal fait toutefois remarquer « qu’en période d’instabilité, (les monarques régnant ou prétendants au trône) peuvent exercer une influence apaisante », « symbolisent l’histoire glorieuse d’un royaume et servent à récupérer une forme de superstition nationale pour en faire un patriotisme sain », qui profite au secteur touristique
Une source de stabilité et d'unité
Si l’institution royale à ses détracteurs farouches, jugeant cette forme de gouvernement surannée en dépit d’un coût moindre comparé à nos actuelles Républiques, « les têtes couronnées jouissent de plus de pouvoir ou du moins d’influence, qu’on ne le pense parfois ». Les monarques agissent souvent en tant que symboles unificateurs et inspirants pour leur peuple. Leur présence transcende les querelles politiques quotidiennes et offre une source de stabilité et d'unité. Les monarques peuvent jouer un rôle essentiel dans l'instauration d'un sentiment de fierté nationale et d'appartenance, renforçant ainsi le lien entre la monarchie et la population. « Dans la plupart des pays, dont la Grande-Bretagne, la Norvège et les Pays-Bas, le Premier ministre rencontre le monarque chaque semaine pour discuter des affaires de l’État- une occasion d’influer sur la politique de manière totalement opaque pour le public » résume Le Nouvel Economiste. Contrairement aux systèmes politiques basés sur des élections, la monarchie assure une transition en douceur entre les dirigeants, évitant les périodes d'incertitude et de tumulte qui peuvent découler d'une alternance fréquente de pouvoir. Les monarques, souvent éduqués dès leur plus jeune âge pour assumer leurs responsabilités, apportent en effet une continuité dans la gouvernance de leur pays, à contrario de présidents élus qui n’ont qu’une vision à court terme, motivée par l’appétit de leur seule réélection au détriment du Bien commun.
Des institutions qui font face à un monde en constante évolution
Si la monarchie est progressivement devenue un catalyseur d'initiatives humanitaires, contribuant à améliorer la vie des citoyens, elle doit également faire face à de nouveaux défis qui mettent à mal l’image d’une unité familiale et glamour survendue par divers magazines spécialisés. A une époque où les cadets de ces dynasties séculaires se devaient de se conformer à des codes ancestraux et au protocole en tout lieu et toute circonstance, ces derniers font aujourd’hui preuve d’une forme de résistance qui mettent à mal ces royautés. L’introduction du « tout-people » au sein des maisons royales a provoqué un vent de révolte et d’indépendance parmi ceux qui ne sont pas appelés à régner un jour. Suivis par des millions de gens sur les réseaux sociaux, où ces prince(se)s se mettent en scène quotidiennement, ils trainent souvent des scandales derrière eux, n’hésitant pas laver leur linge sale en public, permettant ainsi à leurs opposants ou partisans de la République de jubiler. L’évolution de la société, en proie à des guerres idéologiques et une remise constante de l’histoire, à même contraint certains monarques en exercice à présenter des excuses officielles pour les « erreurs » commises par leurs aïeux au temps des colonisations. Les mouvements communautaristes qui ont fleuri depuis l’apparition du wokisme, ont fait de ces garants de la paix sociale une cible constante, ne lui laissant aucun répit, infiltrant ces prestigieuses maisons, afin qu’elles ploient le genoux et fassent acte de contrition, démontrant leur faiblesse institutionnelle et « qu'elles seraient vaines » selon l'hebdomadaire.
En dépit des débats sur la pertinence des systèmes de gouvernance, la monarchie continue à prouver son utilité à travers l'équilibre qu'elle offre, le symbolisme qu'elle incarne et son rôle dans la préservation des traditions. Parfois, elles font leur retour de manière surprenante, comme en Espagne ou au Cambodge, quand on ne spécule sur leur réinstauration comme au Népal, en Libye ou au Brésil. En tant qu'institution ancrée dans l'histoire, la monarchie demeure un acteur clé assuré et assumé dans le maintien de l'ordre et de la cohésion sociale. À mesure que les sociétés évoluent, l'utilité de la monarchie dans la préservation de l'identité culturelle et dans l'instauration d'un leadership durable mériterait d'être reconnue et examinée de manière approfondie, avec un regard critique et ouvert, loin de toutes ces caricatures à laquelle elles sont livrées habituellement à la curée populaire.
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